Il faut remonter aux sacres 2018 et 2019 de Marc Marquez pour trouver un pilote MotoGP sacré champion du monde d’une année sur l’autre. La blessure de l’Espagnol, en juillet 2020, a totalement rebattu les cartes des championnats disputés depuis. Son compatriote Joan Mir lui a succédé en 2020, avant que Fabio Quartararo ne prenne l’avantage en 2021, puis que Francesco Bagnaia ne triomphe du Niçois en 2022. Quatre champions différents en quatre ans : du jamais vu dans l’ère du MotoGP.
Les temps ont changé et un nouvel homme aspire aujourd’hui au doublé. Francesco Bagnaia ne l’a pas caché : il veut réussir là où Joan Mir et Fabio Quartararo ont échoué. Il sera le premier pilote à porter le numéro 1 depuis Casey Stoner en 2012, et compte bien en être toujours propriétaire en 2024. Il lui faudra pour cela triompher de nombreux hommes, à commencer par son propre coéquipier Enea Bastianini.
À Portimao, tous les pilotes ont désigné le poulain de Valentino Rossi comme étant le favori. L’étiquette lui colle à la peau et il va devoir l’assumer. Il la mérite : il a dominé la deuxième partie de la saison 2022, a réalisé une excellente pré-saison – avec le meilleur temps lors du dernier test – et dispose de la Ducati Desmosedici GP23, moto annoncée comme étant la plus compétitive du plateau. Francesco Bagnaia entre dans une ère où une course qui ne serait pas terminée sur le podium serait considérée comme un mauvais résultat. Un privilège : les derniers à être passés par ce statut sont Marc Marquez, Jorge Lorenzo, Casey Stoner et Valentino Rossi.
Porter le numéro 1 est une fierté, mais aussi une cible pour les 21 autres hommes du peloton. Et une pression supplémentaire ? Certains estiment que oui, car il oblige à la perfomance. D’autres, comme Raul Fernandez, voient Francesco Bagnaia plus fort que jamais en 2023, car il est désormais libéré du poids de la quête de sa vie : être sacré champion du monde MotoGP. La réponse, c’est la piste qui la donnera. Et ça commence dès ce week-end à Portimao, où il s’est imposé en novembre 2021. Et où il tentera d’imposer d’entrée de jeu sa suprématie.