Bien que contrarié de ne pas avoir pu se qualifier sur les deux premières lignes, Johann Zarco est parvenu à réaliser un excellent départ pour remonter au classement. De là, le Français a grappillé des positions petit à petit jusqu’à revenir dans le sillage de son coéquipier Jorge Martin, troisième. Il a bien tenté d’aller chercher ce podium dans le dernier tour, mais Martin s’est montré plus fort.
Bilan de la journée ? « Elle s’est bien passée, c’est juste dommage pour la qualification. J’avais la vitesse et un meilleur feeling que d’habitude et c’est positif. J’ai été gêné et j’ai mal géré. Ce n’est pas qu’une question de stratégie. Je pouvais au moins prétendre aux deux premières lignes, mais parce que je n’ai pas tout faire comme il fallait, j’ai raté. J’étais très contrarié d’être sur la troisième ligne. Mais avec mon feeling, je me suis dit qu’il fallait en profiter pour gagner des places en course. Je suis parti fort, même si c’est dommage de m’être écarté au premier virage. Je suis content d’être resté au contact, d’avoir été opportuniste au bon moment, battant surtout face à Binder. Nous nous sommes beaucoup touchés et c’était beau. Ce sont 11 tours de suite à 360… ce n’est pas facile d’avoir le bon repère de freinage. Il y en a qui arrivent à tenter plus que d’autres… moi, pas encore, mais j’étais au contact. Sur la fin, là j’avais la possibilité de jouer la troisième place. J’avais un peu plus de vitesse sur le tour, mais Jorge en avait sur les points stratégiques. Il n’y avait pas moyen de passer. Il a bien fermé les portes dans le dernier tour, car il savait que je pouvais être fort à l’intérieur. J’ai tenté une meilleure trajectoire dans le dernier virage pour mieux sortir, mais je n’y suis pas arrivé. Ce sont des infos à remonter pour aller plus vite. »
On tente plus le dimanche qu’au Sprint pour un podium ? « Si on est dans la même situation au bout de 22 tours, tu as quand même à l’esprit qu’une quatrième place est bien après 40 minutes de course… mais peut-être que j’attaque avant ou alors j’ai pris plus de temps pour analyser. Dans ce style de contact avec Jorge, même après une longue course, je ne l’aurai pas fait. »
Des choses à revoir pour demain ? « À voir si les autres ont eu de meilleures réponses avec le soft à l’arrière, savoir si on peut l’amener jusqu’au bout de la course. Moi, comme je suis rapide sur le médium, je me dis que je peux jouer la constance. On ne pourrait pas faire de petits 1’46, mais si toute la course est autour des 1’47 alors le médium peut être meilleur. Le problème est de savoir si le soft peut rester en gros 1’46 sur la fin de course et à quel moment, ça va se croiser. Si tout le monde part sur le médium, je suis confiant de pouvoir jouer la victoire. Si les autres sont en soft et arrivent à le tenir, ça peut me mettre en difficulté sur le début de course et voir après comme remonter. »
Quelle sensation à plus de 360 en bout de ligne de droite ? « Tu sens que ça arrive plus vite. Tu sais d’expérience qu’au freinage tu as l’impression que tu ne t’arrêtes plus. On se demande si on doit freiner tard avec le risque de ne plus s’arrêter… C’est délicat, car si tu as pris une bonne aspiration et que tu veux freiner tard, il ne faut pas qu’il y ait des mecs devant toi. Il y en a qui arrive, mais moi je ne prends pas ce risque-là pour pas toucher ceux de devant. On est toujours dans l’anticipation, on n’a pas le temps de se dire quel effet ça fait. Mais ça fait plaisir, 360 km/h c’est 100 m/s… on va de plus en plus vite. »
Mugello, Championnat (Sprint) : 4 points entre Bagnaia et Bezzecchi