À Sepang, le directeur technique d’Aprilia Racing est ravi du travail accompli par l’usine de Noale et des résultats des quatre RS-GP engagées cette année.
Romano Albesiano est passé par Cagiva en 500cc au début des années 1990. Après une brève parenthèse dans le sport auto, l’Italien a ensuite rejoint le groupe Piaggio. Il est notamment l’origine de la RSV4 avec laquelle Max Biaggi a été titré à deux reprises en World Superbike. Longtemps bras droit de Gigi Dall’Igna chez Aprilia, il lui a succédé fin 2013 lorsque ce dernier est parti rejoindre les rangs de Ducati.
Aujourd’hui, Albesiano est le chef d’orchestre du développement de la RS-GP qui a remporté sa première victoire l’an passé en Argentine avec Aleix Espargaro. L’usine italienne ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et produit l’effort pour mettre au point une machine encore meilleure. Malgré une météo délicate à Sepang, Albesiano se dit satisfait. « Malheureusement, nous avons eu du mauvais temps, confie-t-il. Nous avions beaucoup d’éléments à essayer et nous avons fait probablement 40 % des tests que nous avions prévus. C’est donc le problème, mais ce que nous avons testé est positif. Il semble que la moto soit globalement légèrement meilleure dans tous les domaines. Ce n’est pas facile de faire mieux, mais il semble que nous ayons réussi à améliorer la moto un peu partout, donc c’est positif. »
Et de continuer au sujet des quatre représentants de la marque : « Le feeling avec la nouvelle moto est positif. Les performances semblent positives pour les quatre pilotes. Raul apprécie aussi beaucoup la moto. Il progresse très bien. J’ai de grandes attentes pour eux. »
« Nous continuons à essayer d’apporter plus de pièces à tester » – Romano Albesiano
Au sommet de la hiérarchie d’Aprilia Racing se tient Massimo Rivola qui a fait ses armes en F1. Depuis son arrivée en 2018, il n’hésite pas à faire appel à des ingénieurs F1 pour aider à la mise au point de la RS-GP, comme l’aéro. « L’aérodynamique est le plus visible, sourit Albesiano. C’est la partie la plus discutée dans cette ère du MotoGP, c’est très important. C’est un sujet clé du développement bien sûr, mais il y a d’autres domaines non visibles de l’extérieur qui sont tout aussi importants que l’aérodynamique, voire plus. Nous avons progressé sur le plan aérodynamique, mais également dans d’autres domaines moins visibles. »
Avec pratiquement 20 pilotes dans la même seconde à l’issue du test de Sepang, le MotoGP est de plus en plus serré. Faire la différence réside donc sur le moindre détail. « On regarde ses points faibles, mais en général on essaie d’améliorer les aspects sur lesquels on peut travailler, souligne Albesiano. En ce qui concerne le moteur, chaque année et en permanence, nous essayons d’obtenir plus de puissance, plus de régime. Le couple à bas régime ne fait plus partie de la bagarre. Nous recherchons toujours la puissance, le régime et la fiabilité sans augmenter la consommation de carburant, laquelle est parfois une limite sur certains circuits. Ensuite, l’aérodynamique est un autre domaine dans lequel vous pouvez mesurer sur un banc les réelles améliorations. Le châssis est beaucoup plus difficile à évaluer, mais nous avons quelques idées. Nous continuons à essayer d’apporter plus de pièces à tester. Plus rigide, moins rigide. Puis sur la piste, ça va tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre. C’est une partie très délicate du travail. Mais je suis assez satisfait du développement de l’électronique. Nous avons un peu plus de choses avec lesquelles jouer. »