Johann Zarco disputera en 2023 sa troisième saison d’affilée dans l’équipe Pramac, la quatrième avec Ducati. Le Français ne pourrait rêver mieux que cette destination pour la suite de sa carrière en MotoGP, et de sa carrière de pilote moto tout court. Voici pourquoi en cinq points. ✪ Contenu Premium. (GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés ! Version 100 % sans pub, intégralité du contenu… Soutenez notre travail, rejoignez les membres Premium !)
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– Parce que les résultats sont au rendez-vous
S’il court toujours après sa première victoire en MotoGP, Johann Zarco n’a pas à rougir de son bilan chez Ducati. Depuis son arrivée auprès de la marque italienne, en 2020, il a décroché 9 podiums pour 18 arrivées dans le top-5, 4 poles pour 11 qualifications en premières lignes, le titre de meilleur pilote indépendant en 2021 – en plus de celui de meilleure équipe indépendante avec Pramac Racing – et le meilleur classement au championnat de sa carrière dans la catégorie, en terminant cinquième l’an dernier. Cinquième est également la position qu’il occupe à six courses de la fin de la saison 2022.
– Parce que la moto est compétitive
Il est toujours difficile d’établir un classement des meilleures motos du plateau. Mais s’il fallait se plier à l’exercice, nul doute que sur les dernières années, la Ducati Desmosedici ressortirait en tête. « La Ducati était, il y a quelques années, une moto réputée difficile dont personne ne voulait, et aujourd’hui ce n’est plus le cas », nous glissait récemment le champion du monde d’endurance Xavier Siméon. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’en plus de l’équipe d’usine, trois teams satellites roulent avec – Prima Pramac Racing, Gresini Racing et le Mooney VR46 Racing Team.
Si Valentino Rossi, Marco Melandri ou encore Cal Crutchlow ont buté sur le prototype italien dans les années 2010, la Desmosedici est aujourd’hui une machine qui convient à (presque) tous les styles de pilotage. La liste des pilotes parvenus à décrocher un podium avec elle ces cinq dernières saisons parle d’elle-même : Andrea Dovizioso, Danilo Petrucci, Jorge Lorenzo, Jack Miller, Francesco Bagnaia, Johann Zarco, Jorge Martin, Enea Bastianini et même le rookie Marco Bezzecchi.
Alors que Honda est sur une série historique de 13 courses d’affilée sans podium, que seul Fabio Quartararo parvient à faire briller Yamaha depuis plus d’un an et que KTM peine à jouer les premiers rôles, prolonger chez Ducati, c’est l’assurance de disposer d’une moto compétitive en 2023.
– Parce qu’il a du matériel dernier cri sans la pression de l’équipe d’usine
Qui dit équipe d’usine dit généralement meilleur salaire et situation matérielle un peu plus avancée que dans un team satellite, certes. Mais chez Ducati, Prima Pramac Racing bénéficie d’un traitement de haut rang. Des techniciens de Borgo Panigale sont dans le box, les mêmes motos que celles du Ducati Lenovo Team sont théoriquement confiées aux pilotes, et ceux-ci sont impliqués dans le développement de la Desmosedici. Johann Zarco doit tester certaines pièces en premier, avant qu’elles ne soient validées puis confiées à Francesco Bagnaia et Jack Miller. Cela peut jouer en sa défaveur, car il doit endosser le rôle de pilote d’essai durant un Grand Prix. Mais cela confirme que la marque italienne fait de Pramac son équipe satellite « A ».
Bénéficier d’un matériel dit « usine » sans porter les couleurs de l’équipe officielle présente ainsi l’avantage d’être assuré de disposer d’une moto compétitive, tout en en se délestant de la charge du statut de pilote d’usine. Ce-dernier « oblige » un athlète à obtenir certains résultats, le place au cœur de l’œil médiatique comme de celui de l’entreprise, et implique une pression qui pousse certains pilotes à la faute. Une situation qui pourrait en définitive causer plus de mal que de bien à Johann Zarco.
Le Cannois a, en outre, besoin d’une ambiance familiale autour de lui. En témoigne son passage dans l’équipe française Tech3, en 2017 et 2018, puis son expérience chez Red Bull KTM Factory Racing, où les choses se sont mal passées en 2019. L’atmosphère chez Prima Pramac Racing est de celles qui lui permettent de se sentir comme à la maison. Sa relation avec le patron, Paolo Campinoti, est excellente.
– Parce qu’avec Martin, il n’y a pas de guerre dans le team
« Ton coéquipier, c’est le premier pilote que tu dois tuer », nous disait récemment un ancien pilote MotoGP français. Une relation tendue entre les deux hommes peut plomber l’ambiance, comme vu par le passé avec Valentino Rossi et Jorge Lorenzo chez Yamaha, Andrea Dovizioso et Andrea Iannone chez Ducati, voire plus récemment Remy Gardner et Raul Fernandez en Moto2. Cela peut se reporter dans les résultats, et pousser le moins bon des deux vers la sortie. Mais ce n’est pas le cas entre Johann Zarco et Jorge Martin chez Prima Pramac Racing.
Il s’agit, en partie, du fait que les deux hommes ne sont pas dans la même situation, et ne poursuivent pas le même objectif. L’Espagnol a 24 ans, vient d’arriver en MotoGP et aspire à intégrer l’équipe d’usine, en plus de répéter que son ambition est d’être sacré champion du monde. Le Français en « rêve » mais ne l’évoque pas de la même manière. Il n’a pas non plus pour but de redevenir pilote d’usine, et à 32 ans, dispose de la sagesse nécessaire pour ne pas rentrer dans un affrontement entre coéquipiers qui lui serait néfaste.
Une autre raison, qui découle de la précédente, est que l’équipe d’usine représente le sommet de la pyramide, dont le lieu où se déroule l’ultime affrontement. À l’inverse, les pilotes d’un team satellite sont censés être un cran en-dessous, et doivent donc se pousser l’un l’autre pour livrer bataille aux pilotes officiels. D’où, aussi, l’esprit d’entraide qui peut exister chez Pramac. Enfin, Johann Zarco et Jorge Martin s’entendent tout simplement bien.
– Parce que cela lui trace un futur
Johann Zarco et Ducati entretiennent de très bonnes relations, et cela laisse envisager au tricolore un bel avenir une fois sa carrière de pilote MotoGP terminée. En restant avec les Rouges, il pourrait, par exemple, devenir ensuite leur pilote d’essai, lui qui effectue déjà une partie de ce travail sur les Grands Prix et lors des tests. Il pourrait aussi profiter de la présence de la marque à tous les niveaux de la compétition – championnat du monde Superbike, d’Endurance… –, pour continuer à rouler. Et, pourquoi pas, se convertir en ambassadeur Ducati en France, à l’image de ce que fait son mentor Jean-Michel Bayle avec Honda.
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