Fabio Quartararo est le favori du Grand Prix d’Espagne, à Jerez de la Frontera, ce week-end. GP-Inside vous l’explique en trois points, faits et chiffres à l’appui.
– Parce qu’il est redoutable à Jerez
Il y a dominé les débats dès sa première année de CEV Moto3 en 2013, signant une imparable pole-victoire-meilleur tour. L’année suivante, le Français a une nouvelle fois réalisé la pole position, puis terminé premier et second des deux manches organisées le même week-end.
Jerez fut aussi le théâtre de sa première pole en championnat du monde Moto3, en 2015. Il termina ensuite quatrième, ce qui fut le troisième meilleur résultat de sa saison. Même scénario quatre ans plus tard en MotoGP : la pole obtenue là-bas fut la première de sa carrière dans la catégorie, et il devint par la même occasion le plus jeune poleman de l’histoire. Il était deuxième de la course quand un problème avec son sélecteur de vitesse l’a contraint à l’abandon.
Revanche fut prise au Grand Prix d’Espagne 2020 où, après une nouvelle pole, il a décroché la première victoire de sa carrière en MotoGP. Avant de doubler la mise une semaine plus tard, toujours sur la même piste (Grand Prix d’Andalousie), avec 4,5 secondes d’avance sur le deuxième. Un écart devenu rare en MotoGP.
Invaincu à Jerez dans l’exercice de la qualification, Fabio Quartararo s’en est adjugé une quatrième consécutive en 2021. Il était parti pour gagner quand un problème à l’avant-bras – qui a entraîné une opération du syndrome des loges – l’a contraint à baisser la cadence et terminer treizième. Sans cela, difficile de croire que quelqu’un aurait pu arrêter El Diablo dans sa quête de troisième succès d’affilé en Andalousie.
– Parce qu’il est dans une dynamique de vainqueur
Fabio Quartararo arrive sur son circuit fétiche en pleine confiance. De son propre aveu, il a réalisé « le meilleur week-end de sa carrière » à Portimao, quelques jours plus tôt, parce qu’il a réussi à être rapide aux essais libres sur le mouillé (deuxième), compétitif en conditions mixtes lors de la qualification (cinquième), puis intouchable en course sur le sec (vainqueur). Il vient de récupérer les commandes du championnat, et de mettre fin à une série de dix courses sans victoire. Pour lui et pour son constructeur.
Avant cela, El Diablo avait déjà montré ses griffes lors des semaines précédentes, avec notamment un podium à Mandalika (deuxième), mais pas que. Certes, les résultats de Losail (neuvième), Termas de Río Hondo (huitième) et Austin (septième) n’étaient pas à la hauteur de son potentiel, mais ils étaient les meilleurs possibles avec le matériel dont il disposait. Sa combativité et son caractère de champion ont été salués. Le déficit de puissance de sa Yamaha l’a lourdement handicapé sur ses trois circuits ; quand le tracé lui convient mieux, il est devant, comme ce fut le cas à Portimao. Or, Jerez est peut-être le circuit le plus Yamaha de tout le calendrier.
– Parce que la Yamaha est taillée pour ce tracé
Meilleure en maniabilité qu’en puissance moteur, la Yamaha YZR-M1 est comme un poisson dans l’eau sur le circuit de Jerez-Angel Nieto. La plus longue ligne droite ne mesure que 607 mètres. Les pilotes y atteignent « seulement » 290 à 300 km/h, quand la barre des 350 km/h est dépassée à Losail ou au Mugello. Le déficit de puissance de la machine japonaise a donc moins de conséquences, et les virages rapides qui s’enchaînent les uns derrière les autres permettent à la M1 d’utiliser ses points forts.
Les résultats des cinq derniers Grands Prix disputés à Jerez parlent d’eux-mêmes : il y a toujours eu au moins un pilote Yamaha sur le podium, et les Bleus se sont adjugés 8 des 15 trophées distribués. Depuis 2004 et l’arrivée de Valentino Rossi chez Yamaha, seules trois éditions se sont terminées sans une Yamaha sur la boîte (2004. 2006, 2017).