Dixième du Grand Prix du Qatar, Jorge Martin dit avoir été victime d’un « très mauvais pneu arrière », et estime que « le titre s’est décidé aujourd’hui » pour cette raison.
Vainqueur du sprint de Losail, samedi, Jorge Martin avait divisé par deux son retard sur Francesco Bagnaia, le faisant passer de 14 à 7 points. Il avait l’occasion de prendre les commandes du championnat lors de la course de ce dimanche. Mais tout l’inverse s’est produit : il a terminé dixième, huit places derrière son rival pour le titre. Leur écart a ainsi été multiplié par trois, grimpant de 7 à 21 points, alors que 37 sont encore en jeu cette saison.
Le Grand Prix du Qatar de Martin a été compromis dès la sortie de grille, quand l’arrière a dérapé alors qu’il mettait les gaz. Qualifié cinquième, il est sorti du premier virage en huitième position. Le début d’un cauchemar, raconté un peu plus tard à la TV espagnole DAZN. « On a vu clairement ce qu’il s’est passé. Quand le pneu commence à déraper au départ, c’est que quelque chose ne va pas, a-t-il introduit. Cela arrive quand le pneu n’a pas de grip ou qu’il a 30 tours, et le mien n’en avait pas. Ensuite j’ai été tranquille lors des 2-3 premiers tours, je me suis dit que j’allais économiser mes pneus, je ne pensais pas que le pneu allait dysfonctionner. Mais quand j’ai commencé à pousser pour rouler en 1’53, il n’y avait pas de grip, je ne pouvais pas arrêter la moto. »
« C’est honteux de rouler comme ça, poursuit le pilote Ducati. J’étais très frustré pendant un moment, puis j’en riais presque. Ce n’est pas de ma faute, j’ai prouvé lors du sprint que j’avais le rythme pour gagner, et là j’étais 1,5 seconde plus lent en raison d’un pneu qui ne fonctionnait pas. C’est une honte. (…) Je suis très frustré mais j’aurais été encore plus frustré si on m’avait battu en piste, ce qui n’est pas le cas. Je crois que le niveau des pneus doit beaucoup grandir car il n’est pas possible qu’un titre MotoGP se décide en raison d’un pneu qui ne fonctionne pas. Et comme par hasard, ça touche seulement un candidat au titre, je crois que les autres pilotes allaient plutôt bien sur ce plan là. »
Martin semble avoir été victime de malchance au plus mauvais des moments. « Je ne crois pas que cela ait été fait exprès, mais c’est clair que ni eux (Michelin) ne comprennent pourquoi ça arrive, mais ça arrive. Ça m’énerve que cela m’arrive à moi, car je me bats pour un titre et il s’est en grande partie décidé sur ça, après un an passé à me battre, regrette-t-il. J’espère que cela n’a pas été fait exprès et qu’ils vont améliorer pour que cela n’arrive à personne d’autre, car je ne le souhaite à aucun pilote. »
21 points de retard sur Bagnaia, 37 encore en jeu : tout n’est pas perdu pour le Martinator, même s’il devra réaliser un exploit en reprenant 22 unités à l’Italien lors du dernier Grand Prix pour l’emporter. « Je vais évidemment essayer jusqu’au bout, promet-il. Valence est un circuit que j’adore, j’y ai signé les deux dernières poles et décroché deux podiums ces dernières années. Tout peut arriver. Peut-être devrons-nous faire une stratégie pour mettre des pilotes au milieu. Tout peut arriver et tant que j’aurai mathématiquement une chance, j’essaierai. »