Le WithU Yamaha RNF MotoGP Team aborde 2022 dans la peau d’un « outsider », après une saison 2021 où « beaucoup de leçons ont été apprises »
Le WithU Yamaha RNF MotoGP Team, ex-Petronas Yamaha Sepang Racing Team, sera au centre de l’actualité la semaine prochaine. La présentation de l’équipe version 2022 aura lieu ce lundi 24 janvier. L’occasion de dévoiler les couleurs que porteront bientôt Andrea Dovizioso et Darryn Binder.
Qu’espérer de ces deux hommes ? Difficile à dire. L’Italien était encore au sommet du podium en 2020 (Grand Prix d’Autriche), mais a depuis quitté Ducati pour Yamaha, vieilli – il aura 36 ans le 23 mars –, et a besoin de temps pour connaître son potentiel sur la M1. Le Sud-Africain est lui le rookie le moins expérimenté du peloton, et avec le palmarès le moins bien garni (une seule victoire en Moto3).
Le patron de l’équipe, Razlan Razali, a des ambitions, mais veut avancer sur la pointe des pieds, mûri par les expériences du passé. Car après avoir atteint la gloire avec le duo Fabio Quartararo / Franco Morbidelli en 2019 puis 2020, il a connu la descente aux enfers en 2021. Seulement 96 points ont été marqués par le team, qui n’a décroché qu’un seul podium, contre 8 podiums et 285 points en 2020.
Le Malaisien en parle comme une « leçon » dans ses confessions à Crash.net. « Nous sommes plus prudents, nous ne prenons pas les choses pour acquises. Nous sommes rendus humbles par notre expérience de l’an dernier. Cela nous a apporté beaucoup d’humilité. Car nous avons commencé très fort lors de nos deux premières années, avant de passer du sommet au plus bas durant la troisième. Il y a là beaucoup de leçons apprises. Surtout quand il s’agit d’humilité, de ne pas abandonner et de recommencer. »
« Mais c’est le sport. Cela arrive tout le temps. Vous gagnez, vous perdez. C’est juste que nous avons tout traversé au cours de nos trois courtes années. Et nous avons toujours cette conviction que nous pouvons y arriver à nouveau, poursuit-il. Bien sûr, dans n’importe quel sport, la chance entre en jeu, alors nous espérons que la chance jouera aussi un petit rôle pour nous cette année ! »
Le choix d’Andrea Dovizioso a été justifié. Outre son palmarès – triple vice-champion du monde MotoGP de 2017 à 2019 –, l’Italien est, avec 234 Grands Prix en MotoGP, le pilote le plus expérimenté du plateau. De quoi donner un coup de main à Yamaha pour le développement de la moto, au team pour sa reconstruction, et à Darryn Binder dans son apprentissage. Sa présence est aussi due à la volonté du sponsor principal de l’équipe, WithU, qui le voulait à bord.
La décision de prendre Darryn Binder est en revanche la cible de nombreuses critiques. Les raisons sont à trouver dans le parcours du Sud-Africain : il n’a roulé qu’en Moto3, n’a jamais fait mieux que 7e d’un championnat, et ne compte qu’une victoire et 6 podiums en 117 courses. Une situation favorable, bien exploitée par son manager, a facilité son transfert en MotoGP (lire ici).
« Il est facile pour les gens de critiquer notre décision », répond Razlan Razali à ceux qui le pointent du doigt. Lui croit au contraire qu’il est dans son rôle avec le pari Darryn Binder : le statut d’outsider de l’équipe lui permet de prendre ce risque. « On s’en fiche, car en même temps, c’est ça être une équipe de développement (pour Yamaha). C’est ça être un outsider. Parce que si les choses se passent bien, ça peut très bien se passer pour nous ; si les choses se passent mal, nous en recevons le poids. Mais nous sommes des outsiders et pouvons nous permettre de prendre ce genre de risques. »