Dernière course à domicile en tant que pilote officiel Ducati, opportunité de se rapprocher au championnat, dynamique favorable depuis deux courses : Jack Miller a de bonnes raisons de ne rien garder pour lui à Phillip Island, où il cherchera à devenir le premier australien à s’imposer à domicile en MotoGP depuis 2012. Ce pourrait aussi être sa dernière chance de se maintenir dans la course au titre.
Les consignes d’équipe ? « C’est une bonne chose mais ce n’est pas le moment », a répondu Francesco Bagnaia avant le Grand Prix d’Australie. Chef de file du clan Ducati, l’Italien est à 2 points de Fabio Quartararo mais dit ne pas vouloir être aidé pour le moment. Ce qui, si on le prend au mot, signifie que son coéquipier Jack Miller peut poursuivre ses propres objectifs.
De quels objectifs parle-t-on ? De gagner à Phillip Island ce week-end. L’Australien est « vraiment heureux de revenir ici et d’enfin avoir mon Grand Prix à domicile avec l’équipe d’usine Ducati », s’enchante-t-il. « La dernière fois que nous avons roulé ici, c’était en 2019, donc ce sera la première fois que ma famille et mes amis me verront avec les couleurs du Ducati Lenovo Team. Je suis content et fier ! »
Jack Miller sort d’une période où il brille avec la Desmosedici, comme en témoignent ses trois derniers résultats dans le top-5, dont deux podiums. « La moto fonctionne vraiment bien et mes sensations s’améliorent course après course, donc j’ai hâte d’être en piste et de me battre pour un bon résultat. » Et ce d’autant plus que de nombreux éléments viennent booster ses ambitions.
« Je suis un rêveur ! »
Le pilote Ducati est toujours mathématiquement en mesure d’être sacré champion du monde. Vainqueur à Motegi puis deuxième à Buriram, Jack Miller est revenu à 40 points de Fabio Quartararo, alors qu’il en reste 75 à prendre. « Je suis encore en lice. Je suis un rêveur ! », souriait-il à Miguel Oliveira après le Grand Prix de Thaïlande. Ce à quoi le Portugais lui répondait, d’un ton sérieux, que « beaucoup de choses peuvent encore arriver ». Notamment à Phillip Island où le froid, le vent et la pluie sont à craindre durant le week-end.
75 points à distribuer, 40 à récupérer sur le leader, en plus des 38 sur Francesco Bagnaia, 20 sur Aleix Espargaro et de l’unité qui le sépare d’Enea Bastianini : la tâche semble très difficile. Mais les deux dernières épreuves ont montré que tout peut arriver, car les trois leaders du mondial y ont tous connu un résultat blanc. Une chute de Fabio Quartararo ce week-end combinée à une victoire de l’Australien, et l’écart ne serait plus que de 15 points.
Il faut par ailleurs envisager Phillip Island comme la dernière opportunité, pour Jack Miller, de s’inscrire dans la course au titre. Si au sortir de l’Australie, il est par exemple à 40 à 45 unités de la première place alors que 50 resteront à marquer, la donne ne sera plus la même.
Succéder à Casey Stoner
Gagner en MotoGP vaut son pesant d’or pour Jack Miller, qui s’est imposé quatre fois en huit saisons et 134 courses. Mais la victoire a encore plus de valeur si elle est décrochée à domicile, en Australie, devant les siens, qu’il voit peu en raison du calendrier du championnat – il vit en Europe la majeure partie de l’année. Le cadeau serait d’autant plus beau que les fans reçoivent la visite du MotoGP pour la première fois depuis trois ans.
S’il s’y est imposé en Moto3 en 2014, Jack Miller n’a jamais gagné en catégorie reine chez lui, au contraire de Wayne Gardner (1989 et 1990), Mick Doohan (1992, 1995 et 1998) et Casey Stoner (de 2007 à 2012). Dix ans après le dernier succès australien à Phillip Island, « il cherchera à décrocher un nouveau succès devant son public », annonce le Ducati Lenovo Team.
Cette visite à Phillip Island sera aussi sa première et dernière en tant que pilote officiel du constructeur italien. Jack Miller aura à coeur de faire honneur à cette tunique rouge, d’autant plus qu’il ne sait pas ce qui l’attend ensuite chez KTM. Sera-t-il aussi compétitif avec la RC16 qu’avec la Desmosedici GP22 ? Pourra-t-on, dans un an, en parler comme un candidat à la victoire du Grand Prix d’Australie 2023 ? Ce n’est pas certain. D’où cet extra de motivation pour aller chercher ce trophée de vainqueur le 16 octobre.
Jack Miller : « Je suis toujours mathématiquement en lice ! »