Razlan Razali affirme que le podium de Valentino Rossi au Grand Prix d’Andalousie 2020 a joué un rôle dans son transfert pour la saison 2021.
Razlan Razali aura eu l’honneur d’être le dernier chef d’équipe de Valentino Rossi. Le Malaisien l’a eu sous ses ordres en 2021, année que l’Italien a effectué dans le Petronas Yamaha Sepang Racing Team. Une saison qui s’est révélée longue et extrêmement compliquée pour l’équipe, sous de nombreux aspects.
Sportivement, les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Valentino Rossi s’est retrouvé en deuxième moitié de classement (18e avec 44 points), tandis que son coéquipier Franco Morbidelli a connu différentes péripéties : une Yamaha YZR-M1 plus vieille et moins compétitive, une blessure au genou, 5 forfaits (…) et, pour finir, un transfert dans l’équipe officielle Yamaha, en remplacement de Maverick Viñales. Andrea Dovizioso est alors revenu aux affaires pour finir l’année à sa place.
En interne aussi, l’édifice s’est effondré. Les deux sponsors majeurs, Petronas et le circuit de Sepang, ont décidé que 2021 serait leur dernière saison. La relation entre Razlan Razali et Johan Stigefelt s’est tendue, avec pour finalité que le premier a monté un nouveau projet pour 2022 sans le second. Projet qui porte aujourd’hui le nom de WithU Yamaha RNF MotoGP Team, où un nouveau départ va être pris.
À l’heure de faire le bilan, de nombreuses choses sont à dire sur 2021 pour Razlan Razali. Et certaines à regretter, ainsi qu’il l’a confessé cet hiver à Speedweek. « Si je pouvais revenir en arrière, j’aurais décidé d’accepter, en juin 2021, la première nouvelle offre de contrat de Petronas. Mais je voulais négocier plus d’argent. » « Et pour être honnête, je n’aurais pas dû prendre Valentino », ajoute-t-il. Sous-entendu : il a été trop gourmand avec Petronas, et trop optimiste concernant Valentino Rossi.
Pourquoi un tel transfert ? L’aspect commercial a évidemment pesé dans la balance, même si ce ne sera pas nécessairement dit par le Malaisien. Le sponsor Petronas a poussé pour voir Valentino Rossi porter ses couleurs, et Yamaha voulait aussi garder le nonuple champion du monde dans ses rangs. Son contrat a d’ailleurs été signé avec l’usine japonaise, et il a bénéficié de la version 2021 de la M1, contrairement à Franco Morbidelli.
Razlan Razali assure cependant que des raisons sportives ont aussi motivé ce choix. Il remonte alors au 26 juillet 2020, jour du Grand Prix d’Andalousie que Valentino Rossi a terminé en troisième position, derrière Fabio Quartararo et Maverick Viñales.
« Il y a toujours eu l’histoire selon laquelle nous n’aurions pas eu d’autre choix que de signer Valentino en 2021, parce que nous étions sous la pression de Yamaha. Mais non, il n’y avait pas de pression, assure-t-il. J’étais personnellement sceptique, jusqu’à ce que Valentino monte sur la troisième marche du podium, aux côtés de Fabio (Quartararo) et Viñales, lors du Grand Prix d’Andalousie 2020. Quand je me tenais à côté des trois pilotes sur le podium, je me suis dit : ‘D’accord, peut-être qu’il peut le faire.’ »
La suite s’est avérée plus compliquée. Quatre résultats dans le top-10 – dont trois dans le top-5 – ont suivi le podium de Jerez, avant que les erreurs ne commencent à s’accumuler : trois chutes en course à Misano, Barcelone et au Mans. Valentino Rossi a ensuite été infectée par le Covid-19, a manqué deux Grands Prix, et n’a dès lors plus performé comme auparavant. « Mais à ce stade, la décision était déjà prise », souffle Razlan Razali.
Désireux, début 2021, de rouler jusqu’à fin 2022, Valentino Rossi a finalement dû se raviser. Les bons résultats se sont faits de plus en plus rares, jusqu’à ce qu’il prenne la décision d’arrêter. « Les jeunes pilotes sont plus rapides. Valentino a réalisé de meilleurs temps au tour que par le passé, mais cela ne suffisait pas. Il voulait le succès, son cœur et son esprit y étaient prêts, mais le corps ne l’a pas accepté », conclut le Malaisien.
Dixième de son dernier Grand Prix, à Valence, le Docteur a malgré tout fait ses adieux au MotoGP sur une note positive. Pilote le plus populaire de tous les temps, et parmi les plus titrés de l’histoire, il continuera à être impliqué dans le milieu de la moto, notamment par l’intermédiaire de la VR46 Riders Academy. Mais il fera aussi prochainement ses débuts en tant que pilote automobile professionnel, au volant de l’Audi du W Racing Team. Rendez-vous sur les pistes du GT World Challenge Europe en 2022.