Vice-champion du monde MotoGP après être tombé à Valence, ce dimanche, Jorge Martin estime que son accrochage avec Marc Marquez est dû à « une combinaison de choses ». Évidemment déçu d’avoir perdu son duel face à Francesco Bagnaia, il se projette déjà vers le futur, où il pense avoir un grand rôle à jouer. « Je sens que je peux être champion du monde », conclut-il pour finir la saison.
Entre déception et fierté : « Je veux premièrement féliciter Pecco (Bagnaia), je sens qu’il mérite aussi beaucoup ce titre. Il a fait un travail incroyable et je suis également content pour Ducati. Il semblait que ce soit une journée où pleurer, une journée à oublier, mais là je sens que c’est un jour où célébrer ce qu’on a accompli en tant qu’équipe satellite. Je pense qu’on a écrit l’histoire, je pense aux 4 victoires, je ne sais plus combien de podiums, de tours menés… On a fait un travail incroyable cette saison. L’objectif était de finir dans le top-3 et on a fait bien mieux, mais quand tu es si près du titre… Mais je pense qu’on n’a pas perdu le titre aujourd’hui, mais en arrivant à 21 points de Bagnaia ici. Je sens qu’on était les plus forts depuis la mi-saison. Espérons commencer 2024 comme ça. »
La première partie de la course : « J’ai essayé de doubler Pecco mais c’était à un endroit très compliqué, j’ai vu que c’était trop risqué donc j’ai décidé de rester derrière, mais j’ai été aspiré dans son sillage. Ça a été la plus grosse frayeur de ma vie, j’ai pensé que j’allais le percuter et qu’on allait chuter. J’ai essayé de l’éviter, et c’était très glissant à l’extérieur. Ensuite j’ai essayé de remonter. J’avais un bon rythme, je gérais les pneus mais faisais de bons tours. Je n’ai pas compris ce que faisait Maverick (Viñales), je me battais pour le championnat et lui pour la 6e place, ça n’avait pas de sens de me redoubler. Je n’ai pas compris pourquoi il a essayé de me dépasser. »
L’accrochage avec Marc Marquez : « Je me sentais bien plus fort que les autres. Peut-être aurais-je dû attendre un peu, être un peu plus patient. Après avoir dépassé Maverick j’ai essayé de doubler Marc (Marquez), je pense que j’avais la position mais il a lâché les freins et j’étais déjà dans le virage. Je sens qu’il a fermé la trajecotire, je ne pouvais rien faire. D’après moi, c’est une combinaison de choses : ce n’était pas sa faute mais pas la mienne non plus, car j’étais dans le virage. Je suis aussi désolé pour lui car c’était un contact, et sa dernière course avec Honda. Après ça j’ai voulu retrouver mon équipe, qu’on pleure ensemble. Maintenant j’oublie ça, je pense que ce sera une grande expérience pour le futur. Nous sommes un team plus mature et allons nous battre pour plus. »
Où le titre a été perdu : « Il y a peut-être deux erreurs, en Indonésie (chute) et en Australie (5e après un mauvais choix de pneus). Ce sont des courses où l’équilibre du championnat aurait pu changer, car j’étais en tête. Peut-être qu’en étant trop bon, j’ai été en sur-confiance et je me suis dit que je pouvais m’échapper, gagner avec n’importe quel pneu… Mais on est en MotoGP et on ne peut pas faire ça, il faut avoir conscience d’où on est et de ses armes. »
Les améliorations à trouver sur la Ducati : « Par rapport aux autres marques, on a beaucoup de mal avec le blocage de l’avant. On y est habitués mais ce n’est pas facile de rouler quand l’avant se bloque à chaque virage. Mon plus grand progrès cette année a été de mieux gérer ça, mais il faut améliorer là-dessus. »
Où a-t-il progressé en 2023 : « C’est difficile à dire aujourd’hui car il y a eu ce contact et cette chute, mais je pense que j’ai fait preuve de beaucoup de régularité. J’ai fait trois erreurs dans la saison en 20 courses le dimanche. Je pense que nous avons fait du bon travail. L’année prochaine, l’objectif est de faire moins d’erreurs et de remporter le championnat. (…) J’ai promis à mon équipe que nous serions champions du monde un jour. Ça n’était pas aujourd’hui, ce ne sera peut-être pas l’an prochain, mais je sens que je peux le faire. »
La promotion dans l’équipe d’usine Ducati qui aurait contractuellement pu avoir lieu en cas de titre : « Je suis content où je suis (chez Pramac). Même si j’avais gagné aujourd’hui, changer n’aurait pas de sens : si tu gagnes, c’est que tu es dans la meilleure équipe, et on est la meilleure équipe. S’ils n’ont pas encore vu que j’ai assez de potentiel pour passer en rouge (et rejoindre l’équipe officielle Ducati), alors ils ne le verront jamais, car faire mieux que cela est difficile. Je suis arrivé 2e du championnat à la dernière course et ils ne m’ont pas mis (dans l’équipe), donc ils ne m’y mettront pas. »
Valence : Classement final du championnat du monde MotoGP 2023