Nouveau manager chez KTM, Francesco Guidotti a fait sa première apparition avec ses nouvelles couleurs cette semaine, lors de la présentation de l’équipe version 2022. L’occasion pour lui de faire un grand point sur de nombreux sujets : départ de Pramac Racing, nouveau rôle ou encore objectif fixé pour 2022.
Quitter Pramac pour KTM : « C’était difficile de quitter un projet que j’ai aidé à faire grandir, mais retourner dans une équipe d’usine est quelque chose de spécial. Travailler comme ça est fantastique, car je suis un grand enthousiaste et me sens impliqué dans de nombreux aspects. Je n’ai pas quitté Pramac parce que quelque chose n’allait pas, mais de mon point de vue, c’est un nouveau challenge professionnel. Du côté humain, tout reste pareil avec les personnes quittées. Avant Pramac j’avais toujours travaillé dans des équipes d’usine, comme Aprilia et KTM, donc retourner dans une équipe d’usine est une chose que je voulais. C’était la meilleure opportunité que j’aurais pu souhaiter. »
Un départ réalisé proprement : « Dans l’accord signé avec KTM, j’ai spécifiquement demandé d’avoir le temps de tout régler avant de quitter Pramac. Je n’ai pas honte de dire que j’ai quitté un groupe qui était une deuxième famille, des gens avec qui j’ai grandi. Je voulais tout laisser en bonne place et j’ai suggéré qui pourrait me replacer. C’était une requête nécessaire pour mon accord avec KTM. Sans cette possibilité, peut-être n’aurais-je pas signé. »
Quitter Pramac, c’est aussi quitter Ducati : « Il y avait une relation particulière avec Ducati, liée au sujet Pramac. Comme les deux entités étaient très proches, il y avait une relation directe avec Ducati. Il n’y a pas eu de contre-proposition car il n’y avait pas moyen de m’en faire une ; quand j’ai parlé avec KTM, je me suis immédiatement senti en accord avec. Ils m’ont proposé un type de travail que j’aime vraiment, une position à laquelle je ne pouvais pas aspirer chez Ducati. Donc ça a été très rapide, nous nous connaissions déjà bien et sommes allés droit au but. Peut-être qu’avec les autres j’aurais eu plus de doutes, alors qu’avec eux nous nous sommes immédiatement engagés, car il y a toujours eu une estime et une confiance mutuelles. »
S’adapter à KTM plutôt que demander l’inverse : « Je ne suis pas le boss, celui qui peut faire tout ce qu’il veut. Si je trouve quelque chose qui a besoin de changer, j’en parlerai à Pit Beirer et nous l’évaluerons ensemble. Mais comme je l’ai dit, il y a beaucoup de bonnes personnes aux bonnes places, il faut juste un travail pour tout organiser de la meilleure manière. Je n’ai pas encore été sur un circuit avec eux mais je pense que c’est plus nécessaire pour moi de m’adapter à la méthode de travail de KTM, plutôt que demander à tout le monde de s’adapter à la mienne. »
Son apport principal à KTM : « Ils m’ont demandé de maintenir le groupe soudé. Il y a plus de 40 personnes dans les stands, il faut un travail pour tout bien organiser et c’est ce que KTM m’a demandé de faire. Nous voyageons tous beaucoup, tout le monde a ses problèmes et la pression est là. Les pilotes doivent se concentrer seulement sur la piste, sur les résultats à obtenir, et c’est important de les y aider. Dans le passé les teams étaient faits de trois personnes, dont le pilote, et c’était plus facile. Maintenant il y en a dix fois plus, et nous avons besoin de quelqu’un qui peut manager le potentiel pour tirer le meilleur de chacun. La priorité est de tirer le meilleur de toi et faire attention aux détails. Je ne suis pas Superman et ne veut pas l’être, mais ce challenge me donne beaucoup de motivation. »
Mieux coordonner le travail de l’équipe : « De ce que j’ai vu jusqu’à présent, KTM et Ducati, c’est deux mondes complètement différents. Ducati est en MotoGP depuis presque vingt ans, KTM depuis cinq. C’est difficile de quantifier la différence, mais KTM a été très agressif ces dernières années, et a beaucoup progressé. Je pense que même avec l’arrivée de Fabio Sterlacchini, les choses peuvent à nouveau changer. Donc c’est le bon moment pour grandir ensemble, comme ils le faisaient déjà. »
« Je n’ai pour l’instant rien changé, j’ai trouvé un bon groupe. Nous avons passé du temps ensemble à Mattighofen mais je ne suis pas là avec l’idée de tout changer, ce n’est pas comme ça que je vais travailler. Il y a beaucoup de personnes bonnes et motivées, il n’y a rien de particulier à changer mais il faut mieux coordonner le travail de tout le monde. Il y a beaucoup de bonnes personnes aux bonnes places, il faut juste pousser tout le monde dans la même direction et les résultats viendront. »
Aider à franchir le dernier cap : « J’ai rencontré le team et c’était une belle surprise, car c’est un grand groupe mais il y a une bonne harmonie, ils travaillent ensemble depuis des années. Les automatismes sont bons, c’est un bon team. Comme j’ai des cheveux blancs, je peux amener mon expérience gagnée avec les années. Ils ont fait les cinq premières saisons d’une certaine manière et sont devenus une grande surprise, surtout il y a deux ans. Mais quand tu escalades les différents échelons, les détails comptent aussi. Gagner une seconde se divise en deux phases : les 7 premiers dixièmes que tu peux gagner facilement, et les 3 derniers qui demandent des années de travail. »
Son rôle dans les prochains mercatos : « Le future des pilotes est l’un des sujets dont nous devrons parler. Je serai le point de référence pour KTM sur le circuit, je devrai avoir un oeil sur tout. Mais comme je l’ai dit, je n’ai pas encore fait un jour sur circuit pour l’instant, donc ce que je peux faire reste à voir. »
Qui dit équipe d’usine dit… : « La structure d’une équipe d’usine est complètement différente, la pression est plus grande mais le soutien de l’usine est aussi meilleur. Il y a beaucoup plus de choses à faire, mais aussi moins de petites choses. Disons que je serai moins responsable de petits détails, et plus des grands problèmes. Il y a un team fait de nombreuses personnes, le travail est très différent (que dans un team satellite), même s’il y a des choses qui se rejoignent en raison des rôles similaires. »
L’objectif de fin de saison : « L’objectif minimum, à mon avis, est de pouvoir finir le championnat du monde avec au moins l’un des deux pilotes officiels dans le top-5 à la fin de la saison. Et ce ne sera pas facile au regard du niveau actuel en MotoGP, avec des courses qui ont souvent des écarts de 8 secondes entre les dix premiers. Puis, plus tu en as, plus tu en veux. »