Blessé après le sprint du Grand Prix du Qatar, Aleix Espargaro a serré les dents pour participer à la course, avant d’abandonner. La fin d’un week-end qui a viré au cauchemar, pour l’accrochage avec Miguel Oliveira dont il a été victime le samedi, mais aussi pour l’incident qui l’a opposé à Franco Morbidelli, qu’il a frappé au casque avant d’être pénalisé.
L’essentiel des déclarations d’Aleix Espargaro après le Grand Prix du Qatar.
Tentative de participer au Grand Prix malgré la blessure : « Eh bien, c’est dans mon ADN de toujours tout essayer. Au warm-up j’ai fait trois tours et je mourais de douleur. J’ai appelé le Dr. Charte, je lui ai dit de me donner tout ce qu’il pouvait, une bombe. Je n’ai pas vraiment eu mal pendant la course, mais la fissure du péroné a causé une sur-inflammation de tous les nerfs. Tout est plein de sang, donc j’ai perdu toute sensation dans mon pied. Je n’avais aucune force, je ne pouvais pas rétrograder ou changer de vitesse. J’ai donc dû arrêter. »
La finale du championnat à Valence : « J’essaierai. Cela m’ennuie beaucoup. Miguel (Oliveira) m’a tapé très fort à la jambe. C’est pour cela que j’ai été éjecté, car sa moto est entrée en collision avec mon tibia et mon péroné. Mais le problème n’est pas la fissure : le problème c’est que tous mes nerfs et mes muscles sont hyper enflés, pleins de sang. Je ne peux pratiquement même pas plier le genou, donc cela ne dépend pas de moi. Si c’était un os cassé, je roulerais demain. Mais lorsqu’il s’agit de nerfs et de muscles, c’est très difficile. Je vais tout faire. Nous sommes quatre à pouvoir finir à la cinquième place du championnat et je vais essayer. »
L’incident avec Franco Morbidelli : « Ma version ne change pas. J’avais évidemment tort, mon comportement a été absolument désastreux. Je peux vous donner ma parole : je n’ai jamais voulu le frapper au casque. J’avais envie de le repousser. Si vous ne voyez que la dernière partie, je mérite cette sanction, je ne vais pas la contester, c’est très moche. Je sais que je vais recevoir beaucoup de haine maintenant, parce que ce que j’ai fait est très moche, je l’avoue. Mais c’est un peu injuste parce que Franco se promène sur les circuits depuis un an et demi. »
« À chaque course il énerve quelqu’un, j’ai failli tomber deux fois parce qu’il se promenait. Et quand j’ai voulu réintégrer la piste, il s’est mal comporté, ne me laissant pas faire. Et j’ai perdu mon sang-froid là-bas. La semaine dernière, il a traité Marc (Marquez) de ‘chien’ avec sa main. Oui, j’avais vraiment tort dans ma réaction. Je me sens très mal pour moi, pour mon équipe, pour ma famille. Mais je pense que cela ne vaut pas la peine de se limiter à la dernière partie de l’action. Et puis, ce qui m’a beaucoup dérangé, c’est que dans ses déclarations, il parlait de ma famille, mes enfants. Là, il a franchi une ligne très sacrée pour moi. Nous n’allons pas en rester là. »
Les problèmes de son ami Jorge Martin qui a terminé seulement dixième : « La moto n’accélérait pas du tout dans la ligne droite. Cela s’est clairement vu face à l’Aprilia (de Vinales), par exemple. Nous savons comment fonctionne la Ducati et lorsqu’une moto n’accélère pas du tout, c’est à cause d’un manque de traction. Si vous connaissez un peu la moto, rien qu’en voyant comment accélérait sa moto avant la ligne d’arrivée, vous pouviez déjà voir que l’antipatinage lui enlevait beaucoup de puissance. Cela est dû à un pneu qui ne fonctionne pas. »
21 points de retard pour Martin sur Bagnaia : « C’est possible. Il ne reste pas que 25 points : notre tête pense automatiquement qu’il en reste 25 (comme avant), mais il en reste 37. Si je ne me trompe pas, ils peuvent être récupérés ; mais l’autre (Bagnaia) a désormais un matelas d’avance. Évidemment, je me sens mal pour Jorge, pour la façon dont il a perdu des points aujourd’hui, parce que ce n’était clairement pas de sa faute. Mais il doit être fier du championnat qu’il a réalisé. Il a déjà marqué plus de 400 points et il doit se battre à Valence. »
Morbidelli qualifie Espargaro d’« excessif et complètement irrespectueux »