Jorge Lorenzo a réussi à gagner avec Ducati après avoir passé neuf ans chez Yamaha. Son ancien coéquipier, Andrea Dovizioso, espère réussir la même chose, mais dans l’autre sens : s’imposer avec la Yamaha après avoir longtemps été Ducatiste.
Publication Dorna Sports : Dovizioso – Lorenzo : Différents et proches à la fois…
D’une Ducati à une M1 et inversement : Le n°4 évoque ce dont il a besoin pour réussir son adaptation, en prenant l’exemple du Majorquin.
2022 constituera la 20e saison d’Andrea Dovizioso (WithU Yamaha RNF MotoGP™ Team) sur la scène internationale, sa 14e en catégorie reine, mais sans doute la plus relevée.
Autrefois, celui qu’on a longtemps surnommé ‘DesmoDovi’, était le principal adversaire de Marc Márquez (Repsol Honda Team) au Championnat. L’Italien a d’ailleurs été son dauphin de 2017 à 2019. Oui mais voilà, après huit années de bons et loyaux services chez Ducati, leurs chemins se sont séparés. On ignorait alors si l’Italien serait en mesure de retrouver un guidon, jusqu’au jour où le team Petronas Yamaha SRT est venu frapper à sa porte. Le natif de Forli, qui n’avait plus couru depuis six mois, reprenait par conséquent du service pour les cinq dernières courses de l’année ; juste de quoi avoir un petit aperçu de 2022… et pour cause ! Le transalpin, auteur de 103 podiums dont 24 victoires, est désormais doté d’un prototype usine chez le tout nouveau WithU Yamaha RNF Racing Team.
Certes, cette machine conserve le même ADN que celle qu’il avait pilotée fin 2021. En revanche rien à avoir avec son ancienne Ducati : L’une est relativement rapide dans les parties sinueuses et l’autre, pourvue non pas d’un quatre cylindres en ligne mais d’un V4, est particulièrement redoutable en ligne droite !
Cela dit, l’adaptation s’était avérée payante pour Jorge Lorenzo, ou du moins dans l’autre sens. Le Majorquin, qui avait troqué sa Yamaha pour une Desmosedici, avait en effet fini par décrocher trois succès et quatre autres Tops 3 : un exemple à suivre selon Andrea Dovizioso.
« Bien évidemment, quand vous optez pour une moto radicalement différente de ce à quoi vous étiez habitué, vous vous devez d’évoluer ; ce que Jorge Lorenzo a réussi à faire. Il a commencé à être compétitif dès lors qu’il a changé son approche mentale, expliquait-il, lors du debriefing qui suivait la présentation officielle de son équipe. Il n’a pas essayé de piloter cette Desmosedici comme une M1, mais ça demande de faire évoluer son style. C’est pourquoi j’insistais autant sur l’importance de s’adapter à sa nouvelle monture. Après chaque pilote possède sa propre expérience, ses points forts. À vous d’en faire le meilleur usage, de trouver un bon compromis. »
Andrea Dovizioso sait que les débuts ne seront probablement pas simples, tout dépendra à vrai dire de son ‘pourcentage’ d’acclimatation. Les Tests de Sepang et de Mandalika seront en ce sens déterminants. Le n°4 évoquait au passage ses problèmes rencontrés depuis maintenant deux ans avec les pneus.
« La nouvelle carcasse arrivée en 2020 a changé la manière de freiner et sur la Yamaha, on n’échappe pas à la règle, affirmait-il. Ça vous oblige à procéder à une sorte de rééquilibrage. En fait, je ne me sens pas encore à l’aise au freinage. J’ai l’impression de ne pas tirer suffisamment profit de la moto et des pneus. Si j’ai un peu progressé de ce point de vue sur les deux dernières courses, c’est surtout parce que la Yamaha exige un pilotage différent à celui de la Ducati […] Or, ce n’est pas encore totalement naturel pour moi. Ça ne sera pas facile, mais je pense qu’il est possible de s’adapter en faisant évoluer son style, tout en essayant d’en conserver ses forces. Tout est une question de dosage. »
C’est donc à cette tâche qu’Andrea Dovizioso va s’atteler durant cette pré-saison.