Deuxième partie de la narration du titre MotoGP de Fabio Quartararo, où nos lignes se mêlent aux confessions enregistrées dans le documentaire « Fabio Quartararo : A date with destiny » (Dorna), intégralement traduites et mises en récit par GP-Inside.
Grand vainqueur de la saison 2021, Fabio Quartararo sera à jamais le premier pilote français sacré champion du monde MotoGP. Un exploit historique auquel les équipes de la Dorna ont consacré un superbe documentaire de 44 minutes. Son nom : « Fabio Quartararo : A date with destiny » (« Fabio Quartararo : Un rendez-vous avec le destin »).
Publié sur MotoGP.com et bientôt sur Youtube (nous diffuserons les liens), ce documentaire a été tourné en anglais, sans traduction en français. Un travail que GP-Inside s’est chargé de faire, car le contenu était trop croustillant pour que les fans francophones ne parlant pas anglais en soient privés. Ce ne sera pas le cas.
Voici donc le récit de l’année glorieuse de Fabio Quartararo, où nos commentaires, nos articles intégrés (liens en orange dans le texte) et quelques images seront mêleront aux entretiens proposés dans le documentaire. La première partie est accessible ici. La deuxième prend la suite, partant du Grand Prix de Catalogne jusqu’à celui des Amériques.
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Aux pénalités reçues en Catalogne, Fabio Quartararo répond par une 3e place en Allemagne, puis une victoire aux Pays-Bas. Son avance au championnat ne cesse de grandir. Au sortir de la trêve, les deux courses de Spielberg, en Autriche, représentent un piège pour lui, en raison des caractéristiques du circuit. Il s’en sort globalement bien (3e puis 7e en flag-to-flag). La séquence la plus dangereuse du championnat est passée. Mature et robuste face aux difficultés, il s’ouvre de plus en plus la voie du titre mondial.
Massimo Meregalli (directeur du team Monster Energy Yamaha MotoGP) : « Il nous a vraiment impressionnés de différentes différentes. Il arrivait à trouver le positif dans les choses. »
Thomas Maubant (meilleur ami et assistant de Fabio Quartararo) : « Il a beaucoup plus confiance en lui et il n’est plus énervé pour de petites choses, comme avant. La route a été difficile, mais finalement c’était bien. Et parfois, quand il est dans de mauvaises situations, on pense à ça et je lui dis : ‘Eh, rappelle-toi d’il y a trois ou quatre ans. C’était fun, on prenait du plaisir, on était 28e et on riait et tout. Et maintenant tu es premier en MotoGP, profite.’ »
M. Meregalli : « Course après course, on l’a vu grandir. Sa confiance en lui a aussi grandie. »
Fabio Quartararo : « En 2020 on a eu quelques moments difficiles, mais je voulais toujours montrer aux gens que j’étais rapide. Mais ensuite j’ai réalisé que je n’avais pas besoin de montrer ce que je sais faire. Je connais mon potentiel et je me fiche de ce que j’ai besoin de montrer. »
Tom : « Ils (Yamaha) ne lui ont jamais mis de pression, et je pense qu c’est aussi une raison expliquant pourquoi Fabio était rapide cette saison. »
M. Meregalli : « Il s’éclate, il s’amuse pendant les week-ends de course. »
Diego Gubellini (chef-mécanicien de Fabio Quartararo) : « D’une certaine manière, il a compris comment utiliser les points forts de cette moto, comment compenser les points faibles, et cela lui a permis d’être plus régulier. »
M. Meregalli : « Il n’a jamais paniqué et il a vraiment tiré le meilleur de chaque course. »
D. Gubellini : « Ça a été le sujet principal cette saison, parce que nous avions dit beaucoup de fois que le plus important n’est pas d’être très bon dans les bons jours, mais de ne pas être trop mauvais dans les mauvais jours. »
En parlant de bons jours, voici venir le Grand Prix de Grande-Bretagne. Patron du peloton, Fabio Quartararo écrase la course et repart avec 65 points d’avance sur son dauphin d’alors, Joan Mir. Une démonstration de force.
Fabio : « Silverstone est la course où pour la première fois de ma vie, je savais avant la course que j’allais gagner. C’était un sentiment étrange, je ne me suis jamais senti nerveux, toujours bien. »
D. Gubellini : « Il attendait ce circuit car en 2019 il y avait chuté, et c’était la première fois ou j’avais été aussi direct et rude avec lui. Il s’en est rappelé, puis quand il est arrivé ici il était convaincu d’être assez fort pour se battre pour la victoire, et il l’a fait. »
Fabio : « C’était drôle car ce week-end là, mon manager a vu que j’étais hyper focus et que je voulais gagner. Il m’a dit : ‘Regarde…’ – car on finissait toujours devant et on gagnait des points au championnat –, ‘Peut-être que parfois nous allons perdre des points sur les autres, donc reste calme.’ J’ai dit : ‘Oui oui’, et nous avons gagné à Silverstone. Une grande réussite. »
Francesco Bagnaia s’impose en Aragon puis répète sa performance à Misano. Fabio Quartararo ne termine cependant que 3 dixièmes derrière, après avoir pourtant compté 3,5 secondes de retard sur l’Italien. Bien qu’elle ne soit pas victorieuse, sa remontée constitue un moment marquant de sa saison. Celui où le pilote Yamaha a prouvé que les enjeux du championnat ne l’empêchaient pas d’attaquer.
D. Gubellini : « Misano est le genre de circuit ou Pecco est très fort. C’est un peu l’histoire de cette saison : quand une moto va bien sur un circuit, si c’est une Ducati alors il y a beaucoup de Ducati devant sur la grille, donc tu dois te battre avec 4-5 pilotes. »
Fabio : « C’était difficile pour moi de me battre avec eux, car normalement ils ont toujours des points positifs et négatifs, mais là je ne pouvais pas voir les négatifs. Donc j’ai juste dit au team : ‘Là je ne peux rien faire car ils sont plus forts que nous partout.’ »
« (En course) je me suis dit : ‘Que faire ? Creuser l’écart avec Jack (Miller) et finir 2e, ou donner mon maximum et essayer de gagner ? Je suis là pour gagner’, et j’ai poussé comme un dingue. Il y a des moments où je me suis vu par terre, mais c’était une course que j’ai vraiment aimée. J’ai fini 2e mais pousser à la limite dans cette situation, où on menait le championnat avec autant de points… J’étais fier de moi car c’était difficile. C’était pour montrer notre vitesse et ma confiance. Me le montrer à moi-même plus qu’aux autres. Beaucoup de gens disaient que je commençais à avoir la pression du championnat, j’ai dit que non, mais je pense beaucoup ne croyaient pas ce que je disais. Et là c’était un peu genre : ‘Ah oui, il n’a pas la pression’, car j’ai tout donné et j’étais très fier de moi sur cette course. »
Le rendez-vous d’Austin apparaît alors comme le dernier piège à éviter pour Fabio Quartararo. Il y arrive avec 48 points d’avance sur Francesco Bagnaia, et il restera seulement trois courses après celle-ci. L’objectif est donc de le mettre derrière et contenir sa remontada. Objectif accompli : le Français finit 2e devant l’Italien.
Fabio : « À Austin j’avais beaucoup de pression. Je me rappelle avoir dit à Tom que j’étais plus nerveux que normalement. J’avais mon manager au téléphone. C’était un moment où nous devions vraiment penser au championnat, J’étais nerveux et je pense que c’est normal. Si tu n’es pas stressé et n’as pas de pression, c’est parce que tu t’en fiches. Quand tu y accordes beaucoup d’importance, tu ressens ces choses. Et ce moment était dur. »
Tom : « J’ai vu un Fabio différent, il était stressé. Les deux dernières courses, Austin et Misano, étaient les pires. Je ne l’avais pas vu comme ça depuis 2015. Quand il a beaucoup de pression, il a juste à me regarder à sa droite et je suis là. Je fais toujours des blagues stupides, il a juste à me regarder et je pense que ça l’aide beaucoup. »
Fabio : « Avoir ton meilleur ami dans ce genre de moments est toujours bien. Avoir une personne normale, avec qui tu peux parler avec confiance, ça fait la différence. Il sait comment me retirer du stress. »
Tom : « Avant la course, je suis aussi le dernier à partir, donc j’ai toujours un mot genre : ‘Profite’, et à la fin je lui disais : ‘Vas-y avec ta tête’, juste ça. ‘La course est longue, sois calme, ne fais rien de stupide.’ C’est important pour lui d’avoir un petit geste ou un petit mot. Il n’a pas besoin de beaucoup. »
Fabio : « (Austin) était comme une victoire. Je me souviens arriver dans le parc fermé en étant très heureux. Tout change quand tu pars avec beaucoup de pression sur la grille et finis avec un bon résultat comme celui-là. Tu es super heureux. »
« C’était aussi le moment de stopper Pecco, car il avait gagné en Aragon et Misano, donc maintenant c’était son tour de finir derrière. C’était un moment pour dire : ‘Ok, j’ai la pression mais j’ai fini devant toi.’ Pour Ducati, voir que j’ai fini devant était comme leur dire : ‘Ok, cette année est pour nous et pas pour vous, désolé. ‘ Et c’est le moment où nous nous sommes dits : ‘Ok, maintenant il s’agit d’être intelligent, mêm si le résultat n’est pas vraiment bon. Nous allons rouler pour le championnat.’ Et c’est ce qui est arrivé. »
À suivre dans la troisième partie, lundi 31 janvier…
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