Tombé alors qu’il menait à Austin, Francesco Bagnaia ne peut expliquer sa chute mais est certain d’une chose : il n’a rien fait de différent par rapport aux tours précédents et n’est pas fautif.
Pole position, victoire sur le sprint, meilleur temps du warm-up : tout faisait de Francesco Bagnaia le favori du Grand Prix des Amériques. Défié par Alex Rins en début de course, l’Italien semblait avoir pris le meilleur et commençait à imprimer son rythme. Il venait de signer son meilleur tour en course quand, au virage 3 du 8e tour, l’avant de sa Ducati lui a échappé. Son week-end s’est arrêté ça, sur un deuxième résultat blanc de suite après celui subi en Argentine.
Deux semaines plus tôt, le champion du monde MotoGP en titre reconnaissait être responsable de sa chute. Aux États-Unis, la donne n’est pas la même. Francesco Bagnaia s’est présenté devant les médias « 100 % sûr » d’une chose : il n’est « pas fautif » sur le coup. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il comprend ce qu’il s’est passé.
« C’est dommage de finir comme ça. J’aimerais connaître la raison de la chute mais c’est difficile de donner une explication. Je suis là pour assumer car je suis le pilote, mais ce serait bien de comprendre, s’est-il agacé. Je ne comprends pas comment il est possible de fire 80 tours en trois jours en faisant chaque fois pareil, et de chuter sans rien faire de différent. À Termas j’ai chuté en touchant les gaz sur le mouillé et je reconnais cette erreur, mais pas aujourd’hui. Je ne pense pas être fautif ici et j’en suis 100 % sûr. Je ne peux pas compliquer cette chute et je ne pourrai jamais l’expliquer. C’est étrange à ressentir et c’est difficile de continuer comme ça. »
Quelque chose manque au vainqueur du premier Grand Prix, celui du Portugal, pour cerner sa Desmosedici quand il approche de la limite. « Nous avons la meilleure moto et je n’en ai jamais eu une aussi bonne, car je peux faire ce que je veux avec. Notre Ducati est parfaite et tous les pilotes de la grille la voudraient, elle est incroyable et je me sens imbattable. Mais peut-être que la moto ‘filtre’ trop avec les pneus et que je manque de certaines alertes en termes de feeling, se questionne-t-il. D’une certaine manière, je préférerais être plus lent d’un ou deux dixièmes et avoir plus d’indications. Je suis déçu car j’ai du mal à comprendre cette GP23 et quelque chose m’échappe. »
Sa victoire lors de la course sprint, samedi, lui avait permis de se rapprocher de Marco Bezzecchi au classement général. Francesco Bagnaia est toujours deuxième du championnat, à 11 longueurs du leader. « Je ne suis pas loin de Bezzecchi mais si on considère que j’ai jeté à la poubelle 45 points en deux courses, ce n’est pas vraiment super », calcule-t-il. Sans ses erreurs, il serait théoriquement en tête du mondial avec 40 points d’avance sur son compatriote.