Francesco Bagnaia, Fabio Quartararo, les pilotes Suzuki… Qui sont les candidats à la victoire du Grand Prix du Portugal ? GP-Inside revient, constructeur par constructeur, sur les attentes et objectifs des pilotes à Portimao.
Ducati sur un terrain favorable
Avec quatre podiums et quatre premières lignes obtenus à Portimao, la Ducati est la moto qui réussit le mieux à Portimao. Cela n’en fait pas la favorite, car il n’y a pas eu assez de Grands Prix pour avoir des statistiques tranchées, mais cela indique que la Desmosedici est compétitive au Portugal.
De retour en tête du championnat, Enea Bastianini va tenter de conforter sa place, sur un circuit où il avait été bon lors de son année de rookie (9e/9e). Dans le team officiel, Jack Miller se verrait bien enchaîner avec un nouveau podium, après sa troisième place d’Austin. L’Australien est monté sur la boîte de deux des trois courses organisées à Portimao. Son coéquipier Francesco Bagnaia est lui le dernier vainqueur en date, en novembre 2021, ce qui en fait aussi un sérieux candidat à la victoire. Cela dépendra notamment de son aisance sur la nouvelle GP22 ici. Il va se servir de ce week-end comme d’une « évaluation du travail fait, et d’où il faut progresser ».
Johann Zarco a aussi une carte à jouer, lui qui était dans le coup en 2021 : chute alors qu’il jouait le podium en avril, cinquième place en novembre. Un nouveau top-5 devrait faire du Cannois un homme heureux. On ne peut non plus exclure de la liste son coéquipier Jorge Martin, en train de récupérer du terrain (2e à Termas de Río Hondo, 8e à Austin) après ses deux résultats blancs du début de saison.
Tous les feux au vert chez Suzuki
6e/7e à Losail, 5e/6e à Mandalika, 3e/4e à Termas de Río Hondo, 2e/4e à Austin : si la courbe de progression des Suzuki suit son cours, il faut s’attendre à voir une machine bleue tutoyer les sommets à Portimao. Alex Rins y arrive après deux podiums, et s’était battu pour la gagne avec Fabio Quartararo en 2021, avant de chuter. Son coéquipier Joan Mir en avait profité pour récupérer la médaille de bronze du jour. Avant de terminer deuxième de la seconde course portugaise, en novembre dernier.
La Suzuki GSX-RR est-elle rapide à Portimao ? Oui. Ses deux propriétaires sont-ils également véloces sur cette piste ? Oui. Sont-ils dans une bonne séquence ? Oui. Tout porte à les mettre parmi les favoris du week-end. Mais pour cela, il leur faudra d’abord réussir l’exercice de la qualification, qui leur est plus difficile. Dans le cas contraire, les secondes perdues à remonter pourraient leur être fatales.
Quartararo et Yamaha en veulent plus
Le chemin de croix de Fabio Quartararo prendra-t-il fin à Portimao ? Le Français l’espère, et veut « rouler comme l’an dernier » sur une piste où il s’est imposé en 2021. Les capacités, il n’en manque pas ; reste à voir si la Yamaha YZR-M1 lui donne les moyens de se mêler à la lutte. Il est sur une série de dix courses sans victoire, du jamais vu depuis son premier succès en MotoGP, au Grand Prix d’Espagne 2020. Il s’est fixé pour objectif de monter sur le podium.
Le podium, Franco Morbidelli ne l’a plus goûté depuis près d’un an jour pour jour. L’Italien passe à côté de son début de saison – 14 points en quatre courses – et doit absolument trouver des solutions. Même constant chez Andrea Dovizioso, qui n’a marqué que 3 points alors que Razlan Razali, patron du WithU Yamaha RNF MotoGP, en parlait cet hiver comme d’un prétendant aux premières positions. Le vétéran italien reconnaît ne pas avoir le style de pilotage que demande la M1 pour être rapide, et se focalise dessus.
Honda en quête d’un premier podium ici
Excepté Mandalika qui vient d’être introduit, Portimao est le seul circuit où le HRC n’est jamais monté sur le podium. Il est donc aisé de fixer un objectif qui pourra dorer le week-end du constructeur japonais : repartir du Portugal avec une première coupe, dimanche après-midi.
Auteur d’une extraordinaire remontée à Austin, où il est passé de 24e à 6e, Marc Marquez est en forme. Il annonce vouloir se battre à nouveau devant. ce qu’il n’a plus fait depuis sa dernière victoire au Grand Prix d’Émilie-Romagne, en octobre 2021. Il n’a participé qu’à une seule des trois courses organisées à Portimao, et s’en était plutôt bien tiré : 7e pour son retour à la compétition après neuf mois d’arrêt, et avec une condition physique loin d’être celle qu’elle est aujourd’hui.
Englué dans le peloton sous la pluie à Mandalika (12e), tombé à Termas de Río Hondo et malade à Austin (13e), Pol Espargaro a lui besoin d’une position dans le premier tiers du classement pour se relancer. C’est important pour le moral, pour rester au contact au championnat, mais aussi pour marquer des points sur le marché des transferts.
Chez LCR, Takaaki Nakagami et Alex Marquez chercheront une sortie de crise. Crise de résultats pour deux hommes qui, dans leurs bons jours, ne se battent qu’entre la 10e et la 15e place. Là-aussi, ce qui se joue n’est pas seulement l’entame du championnat, mais les négociations du futur des pilotes de Lucio Cecchinello.
KTM se doit d’être là
Indomptable à Portimao en novembre 2020, Miguel Oliveira est passé à côté de ses deux courses à domicile l’an dernier (16e/chute). Un tableau qui résume la situation du pilote KTM, capable de dominer des courses puis disparaître le week-end suivant. Impossible, donc, de lui prédire quoi que ce soit. On peut en revanche statuer que s’il n’est pas devant, ce sera une évidente déception.
Son coéquipier Brad Binder a lui connu à Austin son premier jour « sans » (12e), qui l’a fait reculer du deuxième au sixième rang du championnat. Revanchard, le Sud-Africain a les capacités de jouer le top-5, déjà atteint à Portimao il y a un an (5e) et à Losail il y a un mois et demi (2e).
Chez Tech3, Remy Gardner va tenter de rentrer dans les points pour la deuxième fois de sa carrière en MotoGP, tandis que Raul Fernandez cherchera son premier top-15.
Aprilia, la marque en embuscade
L’Aprilia RS-GP est-elle en mesure de jouer devant à Portimao ? Aleix Espargaro a signé le meilleur résultat de la marque l’an dernier (6e), mais la course avait été marquée par trois chutes devant lui. Cette édition 2022 sera donc un bon repère pour jauger des progrès de la moto de Noale. L’Espagnol pourra s’estimer satisfait s’il rôde autour du top-5.
De l’autre côté du box, les objectifs seront différents puisque Maverick Viñales poursuit son adaptation à la machine. Il vient d’enchaîner deux tops-10 consécutifs (7e/10e), une première depuis son arrivée chez Aprilia, et va tenter de faire la passe de trois dimanche. Ce serait aussi le premier de sa carrière à Portimao, circuit où son meilleur résultat est une 11e place.