Opéré du bras début juin, Marc Marquez n’a plus mal et a commencé à faire des exercices de mobilisation passive. Le processus de récupération sera encore long, mais il confie avoir espoir de « revenir à un bon niveau », et tirer profit de son intervention chirurgicale pour allonger la durée de sa carrière.
Voilà bientôt quatre semaines que Marc Marquez a été opéré du bras droit à Rochester, aux États-Unis, pour la quatrième fois depuis juillet 2020. La saison 2022 de MotoGP continue sans lui, et Honda attend avec impatience son retour. Son team-manager, Alberto Puig, espère le voir sur la Honda RC213V d’ici à la fin de l’année, afin de travailler au mieux sur le développement du prototype 2023.
Alors que la trêve estivale vient de débuter, l’octuple champion du monde s’est adressé à ses fans à travers une lettre ouverte, publiée sur les canaux du HRC. Il y revient sur les raisons de son opération, l’évolution de la situation ces dernières semaines, son quotidien dans cette période de convalescence, et confie également l’espoir qu’il entretient vis-à-vis de l’avenir.
GP-Inside vous propose l’intégralité des lignes écrites par Marc Marquez, traduites par nos soins et publiées ce mardi matin, deux jours après le Grand Prix des Pays-Bas.
Marc Marquez : « J’ai reçu de nombreux messages d’encouragement de vous, les fans, et j’apprécie cela, surtout dans des moments comme celui-ci. Je tenais à vous informer de l’évolution de mon rétablissement. »
« L’idée que je devais peut-être subir une autre opération était là depuis septembre 2021. Nous contrôlions mon bras périodiquement pour voir l’évolution de la fracture après la troisième opération. À l’approche de la pré-saison 2022, je voulais me convaincre que je pouvais le faire, avec pour devise que ‘le pouvoir est dans l’esprit’. Mais lorsque la saison a débuté, je me suis rendu compte que les limites étaient très importantes. Mon idée était de faire toute la saison – puisque l’os n’était pas consolidé à 100 % depuis la troisième opération -, mais en connaissant mes limites et en masquant mon inconfort, pour éviter les questions quotidiennes. Seuls mes proches étaient au courant de la situation. »
« Le moment décisif est arrivé autour du Grand Prix de France, lorsque tout était prêt pour un scanner 3D. Nous avons pris la décision de faire une nouvelle opération. Me faire opérer aux États-Unis m’a beaucoup surpris, en raison de la façon dont ils avaient planifié la période préopératoire et postopératoire. C’est très différent de l’Espagne. La préparation a été très bien planifiée et tout a été fait bien à l’avance. La période postopératoire a été très rapide, j’ai été immédiatement libéré, autorisé à prendre l’avion et j’ai pu rentrer chez moi. »
« Avant l’opération j’étais de très bonne humeur, mais dans les heures qui ont suivi je me suis senti plus mal, à cause de l’anesthésie et de la douleur. J’ai passé un mauvais moment pendant deux ou trois jours, mais comme ce n’était pas la première fois qu’on m’opérait le bras et que je savais déjà ce que je ressentirais, j’étais conscient que la douleur était normale et qu’elle s’atténuerait par la suite. »
« Maintenant je me sens plutôt bien car je n’ai plus mal. J’ai toujours le bras immobilisé et je fais des exercices de mobilisation passive et légère. Je suis motivé car je me sens bien et j’ai hâte de commencer la récupération dès que les médecins me le diront, pour voir si mon bras fonctionne comme il le doit. »
« Ce que je ressens actuellement, c’est de l’espoir. Avec la façon dont je roulais, je ne me voyais pas faire de la moto encore longtemps – peut-être un an ou deux. Après l’intervention chirurgicale à Rochester, j’ai espoir de pouvoir continuer à faire de la compétition sans douleur et de m’amuser sur la moto. »
« J’attends une radiographie qui sera effectuée au cours de la sixième semaine après l’opération. En fonction du résultat de cette radiographie, nous choisirons le chemin de rétablissement à suivre. D’ici là, je profite d’un peu de vacances, car nous ne pouvons pas encore commencer à récupérer à 100 %. »
« En ce moment, même si j’ai l’impression d’avoir beaucoup de temps libre, je planifie bien chaque journée. Je me lève tôt et je fais une heure et demie de marche. Ensuite, j’essaie de m’occuper en téléphonant à l’équipe, à ma famille ou en m’occupant de la maison. Dans l’après-midi, je commence à travailler doucement le bas de mon corps et un peu mon bras gauche. »
« Parfois je m’arrête pour réfléchir à la motivation et dans mon cas, la seule conclusion à laquelle j’arrive est que la mienne vient de la passion et de l’enthousiasme. Elle reste la même depuis plus de dix ans. Cela me pousse également à penser à l’objectif, qui est de m’amuser et de faire de la course à un bon niveau, sans souffrir ni avoir mal. »
« Je dois dire que je ne suis pas seul dans cette situation. J’ai été soutenu par des pilotes comme Alex Crivillé – qui est passé par quelque chose de similaire -, Alberto Puig – qui est la personne avec laquelle j’ai le plus de contacts, car il est aussi le team-manager de l’équipe Repsol Honda – et aussi Mick Doohan, car il a eu plusieurs blessures graves. Ce sont les personnes qui m’ont le plus conseillé et je les remercie pour leur soutien. »
« Rafa Nadal est également une référence, car même lorsque les gens pensaient qu’il était fini, il a été capable de surmonter la douleur et de gagner à nouveau. J’étais avec lui au Masters 1000 de Madrid. Je sais tout ce qu’il a souffert et c’est pour cela qu’il est une référence pour moi, car même s’il n’est pas au mieux de sa forme, il est capable de gagner des tournois comme Roland Garros. Je me souviens que lors d’une conférence de presse, il a admis que la douleur avait changé son humeur, et je le comprends. »
« Avant de vous dire au revoir, je tiens à vous remercier encore une fois pour le soutien que je reçois de vous tous. Je vous promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour rouler à nouveau et passer de bons moments ensemble. »
MM93