Johann Zarco était le plus rapide à Buriram lorsque la piste a séché. Sa remontée vers les hommes de tête s’est terminée quand il s’est retrouvé derrière Francesco Bagnaia et a décidé de ne pas attaquer. Était-il en mesure de revenir sur Miguel Oliveira et gagner pour la première fois en MotoGP ? La rédaction a passé au peigne fin les données du Grand Prix et vous offre toutes les informations sur un plateau. À chacun, ensuite, de se faire son idée sur la question. ✪ Contenu Premium. GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés ! Version 100 % sans pub, intégralité du contenu… Soutenez notre travail, rejoignez les membres Premium !).
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Données complètes à retrouver au bas de l’article.
Les faits :
Le début de course de Johann Zarco est délicat. Qualifié cinquième, le Français boucle le tour 1 au neuvième rang. Il remonte ensuite dans le peloton, jusqu’à passer sixième au tour 9. Il s’y maintient quelques minutes, puis les traces sèchent et il trouve des solutions pour aller plus vite.
Le déclic a lieu au tour 13, où il est plus rapide que tout le monde en 1’39.826. Il passe le tour 14 derrière Alex Marquez, d’où son 1’40.414, mais double le pilote Honda pour la cinquième place au tour 15, et renfile ce costume de pilote le plus rapide aux tours 16, 17, 18, 19, 20 et 22.
Les 2,7 secondes de retard sur Marc Marquez, quatrième, sont récupérées en 5 boucles. Il finit le tour 20 dans la roue de l’Espagnol, qu’il double dans le virage 8 du tour 21, donc à la fin du troisième secteur. Son retard sur le leader, Miguel Oliveira, est de 2,632 secondes au moment du dépassement, puis de 2,749 à la fin du tour 21. Il en reste quatre à boucler, mais la remontée du Niçois s’arrête à cette quatrième place.
Positionné juste derrière Francesco Bagnaia, Johann Zarco ne tente pas de l’attaquer. L’Italien, également pilote Ducati, joue le titre de champion du monde MotoGP, à l’inverse du Cannois. Or, Ducati a demandé à ses hommes de rester derrière Francesco Bagnaia s’ils n’ont pas la possibilité de gagner la course, et d’attaquer seulement s’il peuvent gagner – ils ne veulent pas les priver d’une victoire. Mais il faut, dans ce cas-là, « éviter les manoeuvres dangereuses ».
Ces deux points font mouche chez Johann Zarco : à quatre tours de l’arrivée, et alors qu’il est derrière Francesco Bagnaia, il juge qu’il ne peut plus gagner à Buriram, donc décide de rester derrière le chef de file des Ducatistes. Et ne voulait pas non plus prendre de risques en tentant de le doubler, avouera-t-il lors de son point presse.
« J’étais plus rapide et j’aurais pu essayer », reconnaîtra-t-il, avant de justifier qu’à ce stade de la course, il était « trop tard » pour espérer gagner. « Si la piste avait séché trois tours plus tôt, ça aurait fini en Marseillaise. » Il y a certainement laissé son 16ème podium en MotoGP, le 57ème de sa carrière et son cinquième de l’année. Mais a-t-il également laissé passer sa première victoire en catégorie reine ?
Ce que disent les données :
Après s’être défait de Marc Marquez, Johann Zarco a 2,749 secondes de retard sur Miguel Oliveira, et deux pilotes – Francesco Bagnaia et Jack Miller – à doubler avant de s’attaquer au Portugais, le tout en 4 tours. Il doit lui reprendre en moyenne 6 dixièmes par tour. Le calcul exact donne 687 millièmes, mais il faut prendre en compte qu’une attaque peut commencer à être portée quand l’écart descend à 2 dixièmes.
Les données du Grand Prix montrent que le pilote Ducati est capable de revenir sur la KTM, car il lui a repris 615 millièmes au tour 18, 1224 millièmes (1,2 seconde) au tour 19 et 754 millièmes au tour 20, avant de se retrouver derrière Marc Marquez et Francesco Bagnaia. Cela semble d’autant plus possible après-coup que Miguel Oliveira a du mal dans les tours 23 (1’40.176) et 24 (1’40.310), alors que Johann Zarco est capable de faire une seconde de mieux, comme il l’a prouvé quelques minutes plus tôt.
Mais si le Cannois peut théoriquement revenir, le timing est serré : il ne doit pas commettre d’erreur, et ne pas perdre de temps derrière Francesco Bagnaia et Jack Miller. Cela sous-entend de les doubler rapidement, donc prendre des risques dans ces conditions délicates. Trop, estime-t-il. D’où sa décision de rester derrière.
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