Six Grands Prix, 150 points à prendre, du suspense dans la course au titre, des retours, des adieux : la rédaction a sélectionné cinq questions parmi celles qui restent en suspens à l’aube de la dernière ligne droite du championnat du monde MotoGP 2022.
Qui sera champion du monde ?
Si, à la fin du printemps, beaucoup estimaient Fabio Quartararo parti vers un deuxième titre de champion du monde MotoGP, les choses ont changé au sortir de l’été. Le Français traverse une période pas idéale, avec 39 points marqués lors des quatre dernières courses. Si Aleix Espargaro fait pratiquement jeu égal dans ce laps de temps, Francesco Bagnaia a lui fait le plein en remportant les quatre derniers Grands Prix.
Sa dernière victoire, à Misano, a permis à l’Italien de revenir à 30 longueurs du Français, tandis qu’Aleix Espargaro en a 33 de retard. Si tous les pilotes du top-14 sont encore mathématiquement « titrables », puisque 150 points restent à distribuer, la couronne devrait se jouer entre ces trois hommes.
Qui remportera le titre de meilleur pilote satellite ?
S’il faudra (probablement) attendre une autre année pour voir un pilote d’une équipe satellite monter sur le trône en MotoGP, le championnat des pilotes indépendants ne manque pas d’intérêt pour autant. Un duel est engagé depuis de nombreuses semaines entre Enea Bastianini, révélation de la saison, et Johann Zarco, tenant du titre.
L’Italien, pilote Ducati chez Gresini, est repassé devant le Français et sa Ducati Pramac après son podium de Misano. L’écart entre les deux hommes n’est que de 13 points. Troisième, Luca Marini ne reviendra sans doute pas car 56 unités lui manquent pour rattraper son compatriote.
Quel retour pour Marc Marquez ?
Le retour à la compétition de Marc Marquez est l’événement du Grand Prix d’Aragon 2022. Ce dimanche, l’octuple champion du monde prendra son premier départ depuis la course du Mugello, en Italie, 112 jours plus tôt. Une longue période d’absence qui n’a pas arrangé les affaires de Honda, sur une série historique de 13 épreuves d’affilée sans podium.
Qu’attendre de Marc Marquez ? D’aucuns estiment qu’il sera rapide d’entrée de jeu, d’autant plus que trois des six circuits à venir sont antihoraires – le MotorLand Aragon, Phillip Island et Valence –, une caractéristique qui lui réussit plutôt bien. Le pilote Honda assure lui que son objectif est de terminer sa récupération en étant sur la moto, car il est encore loin d’être à 100 % et a besoin de rouler pour réactiver tous les muscles nécessaires au pilotage. Il compte aussi travailler à la résolution des problèmes rencontrés par le HRC, avant de développer un prototype 2023 qui devrait changer du tout au tout.
Le temps des « premières » pas encore terminé ?
Première victoire en MotoGP pour Enea Bastianini à Losail, puis pour Aprilia et Aleix Espargaro à Termas de Río Hondo, premier podium dans la catégorie pour Marco Bezzecchi à Assen… La saison 2022 est aussi celle des révélations et des « premières », et cela pourrait continuer dans les prochaines semaines.
Luca Marini, par exemple, court toujours après son premier podium en MotoGP, lui qui vient de terminer quatrième à Spielberg et Misano. C’est aussi le cas de Takaaki Nakagami, bien que cela soit plus difficilement envisageable en raison de sa situation – une 7ème place pour meilleur résultat cette année, au guidon d’une Honda RC213V difficile à emmener. Monté sur trois podiums en quatre courses, Maverick Viñales va lui essayer de devenir le premier pilote de l’histoire du MotoGP à gagner avec trois marques différentes : Suzuki, Yamaha, et donc Aprilia.
Une tournée d’adieux pleine de succès ?
La fin du championnat du monde de vitesse moto 2022 sera aussi celle de certaines aventures. Celle qui pèse le plus lourd est, sans doute, le retrait de Suzuki, huit ans après avoir fait un retour gagnant en MotoGP. Les deux membres du Team Suzuki Ecstar, Joan Mir et Alex Rins, auront donc à cœur de conclure sur de belles prestations. Et, pourquoi pas, être le dernier pilote de l’histoire du constructeur à gagner.
Cette atmosphère de « dernières » sera aussi un boost pour des hommes comme Jack Miller, qui voudra offrir aux Ducatistes de derniers trophées avant de rejoindre KTM, Miguel Oliveira qui va essayer de briller une dernière fois avec la KTM RC16, ou encore pour les rookies Darryn Binder et Remy Gardner, dont l’objectif sera de quitter la catégorie reine sur de bonnes notes avant d’ouvrir de nouvelles pages – en Moto2 pour le Sud-Africain, en WorldSBK pour l’Australien.
Bonus : L’incertitude de la partie asiatique
Ces questions, et les nombreuses autres qui pourraient être développées, sont agrémentées d’un ingrédient particulier cette saison : l’inconnue que représente la tournée asiatique. Quatre des six Grands Prix restants se déroulent en effet sur des circuits où il n’y a pas eu de course MotoGP depuis 2019, en raison de l’épidémie de Covid-19 : Motegi (Japon), Buriram (Thaïlande), Phillip Island (Australie) et Sepang (Malaisie).
Cette absence pourrait pimenter la fin de la campagne, car cela signifie que les pilotes et marques n’ont plus récolté de données depuis trois ans sur ces pistes. Cela pourrait avantager Yamaha, espère Fabio Quartararo, « car la moto n’a pas beaucoup depuis. Je n’y crois pas trop mais il faut bien trouver de l’espoir », disait-il à Misano. Cela signifie aussi que pour certains, comme Enea Bastianini ou Jorge Martin, ces Grands Prix seront les premiers en MotoGP sur ces tracés.