
Les prototypes du championnat du monde MotoGP pourraient perdre en puissance à partir de 2027, suite à des interventions sur certains aspects techniques.
Va-t-on trop vite et trop loin en MotoGP ? La question n’a de cesse d’être posée ces dernières années. Plusieurs pilotes ont pris la parole en ce sens, notamment après l’accident de Marc Marquez lors du Grand Prix d’Espagne 2021. L’Espagnol était passé tout près de heurter un mur de sécurité en tombant aux essais libres, à un endroit où ce même mur peut difficilement être déplacé. Un incident qui a mis en lumière le fait que les machines roulent peut-être « trop » vites par rapport aux configurations des circuits, parfois créés à à des époques où les motos les plus rapides arrivaient 10, 20, 30 km/h plus lentement.
D’autres acteurs du sport moto se plaignent également de la place grandissante que prennent les packages aérodynamiques et les systèmes électroniques, comme ceux qui abaissent l’assiette de la moto. Le front ride-height device, installé – comme son nom l’indique – à l’avant des machines, a par exemple été interdit pour la saison 2023. Johann Zarco l’a utilisé durant une partie de l’année 2022, avant de le délaisser pour se réhabituer à rouler sans.
La nouvelle règlementation technique du MotoGP entrera en vigueur pour les saisons 2027 à 2031, et la question d’une réduction de ces différents éléments est sur la table. Le ride-height device pourrait par exemple disparaître totalement, alors que les pilotes peuvent encore aujourd’hui abaisser l’arrière des machines en sortie de virage. Le holeshot device, qui sert au moment du départ, est aussi remis en question. La capacité des réservoirs risque également d’être réduite.
Interdiction de certains dispositifs électroniques et limitation du développement aérodynamique sont discutés, a confirmé le patron d’Aprilia Racing, Massimo Rivola, à Speedweek. « Le sujet le plus important sera de redonner de la latitude aux pilotes et de réduire les interventions des systèmes électroniques », explique-t-il, prévoyant aussi « la consommation de carburant va diminuer, car nous nous attendons à ce que la puissance du moteur diminue ».
L’Italien se dit « d’accord pour réduire les performances des motos », et ne souhaite pas attendre la saison 2027 pour cela « Si le développement du MotoGP se poursuit au rythme actuel au cours des quatre prochaines années jusqu’à fin 2026, les circuits ne seront pas assez grands pour nos motos », s’inquiète-t-il. De telles règles ne seraient pas inédites dans les sports mécaniques. Elles sont par exemple employées en rallye-raid. Et si la barre des 360 km/h, qui sera vraisemblablement à nouveau passée à plusieurs reprises en catégorie reine cette année, devenait bientôt impossible à atteindre ?