Le journaliste Mat Oxley révèle que la pression du pneu avant de Francesco Bagnaia lors du Grand Prix d’Espagne n’était pas conforme au règlement, ce qui aurait dû être sanctionné. Le pilote italien n’est pas le seul concerné.
Une véritable bombe vient d’être publiée par notre collègue Mat Oxley, ce mardi, dans les colonnes de Motorsport Magazine. Elle concerne des cas de triche au plus haut niveau du sport moto, le championnat du monde MotoGP, et qui viennent à peine de se produire. Le domaine concerné : la pression des pneumatiques Michelin.
Les équipes MotoGP ne peuvent mettre la pression qu’ils souhaitent dans les pneus, afin de préserver leur durée de vie. Un minimum de 1,9 bar pour les slicks avant, et 1,7 bar pour ceux à l’arrière, doit être respecté. Être en dessous donne un avantage, car il permet notamment d’avoir plus de grip. Mais cela représente aussi une prise de risques et, surtout, une infraction. Dont se seraient rendus coupables quatre pilotes – ou en tout cas les personnes qui se chargent de cela – lors du dernier Grand Prix, en Espagne.
Il apparaît en effet que Francesco Bagnaia a effectué ses 25 tours de course, à Jerez, avant une pression à l’avant moins élevée que celle fixée par la limite. Un second pilote Ducati, Jorge Martin, est également concerné pour 24 de ses 25 tours. Les deux autres sont Alex Rins et Andrea Dovizioso, qui ont été en-dessous de la limite lors de 14 des 25 tours – la règle demande à ce que la limite ne soit pas dépassée durant au moins la moitié de la course, ici 12 tours sur 25.
Pourquoi Francesco Bagnaia, vainqueur à Jerez, n’a-t-il pas été déclassé ? « Parce qu’il existe un soi-disant accord de ‘gentlemans’ entre la MSMA (l’association des constructeurs du MotoGP) et Michelin pour ne pas divulguer ou sanctionner toute infraction à ce règlement », écrit Mat Oxley sur la base de témoignages recueillis par des personnes contrariées par cette situation. Et ce qu’il s’est passé à Jerez ne serait pas une première. Ce serait même récurrent en MotoGP.
Vainqueur du Grand Prix du Japon 2018 en catégorie Moto2, Fabio Quartararo avait perdu sa victoire sur tapis vert à cause d’une pression de pneu trop élevée de 0,01 bar (1,39 au lieu de 1,40). Le Français n’avait pas échappé à la sanction. À l’heure où sont écrites ces lignes, Francesco Bagnaia compte toujours les 25 points marqués en Espagne le 1er mai dernier. Le sujet promet d’être central dans le paddock du Mans, ce week-end.