Personne n’avait vu venir Alex Rins à Phillip Island. Déchaîné, l’Espagnol a remporté en Australie ce qui sera peut-être la dernière victoire de Suzuki en MotoGP, à l’issue d’une course somptueusement disputée. Tombé, Fabio Quartararo cède la tête du championnat à Francesco Bagnaia.
Rien n’est jamais écrit en MotoGP, et encore moins à Phillip Island. L’atypique circuit australien, qui n’avait plus reçu la visite du paddock depuis 2019, a été ce dimanche le théâtre d’un Grand Prix haletant, où le suspense est resté entier jusqu’au drapeau à damiers. Bilan à l’arrivée : un pilote et une marque de retour au sommet, un 100ème podium en MotoGP pour l’un des concurrents et un tournant peut-être décisif dans la course au titre.
La course :
Jorge Martin profite de sa pole pour signer le holeshot devant Marc Marquez. Fabio Quartararo est bien parti mais se fait chahuter par Aleix Espargaro et Francesco Bagnaia, qui le relèguent au cinquième rang, place initialement occupée sur la grille. Son compatriote Johann Zarco ne la maintient lui pas, descendant de la sixième à la dix-huitième position.
Les deux leaders espagnols tentent de s’échapper, profitant des multiples dépassements qui occupent leurs poursuivants. Cela concerne notamment Fabio Quartararo, qui a du mal à lutter avec une Yamaha qui rend trop de km/h dans les bouts droits. Jack Miller et Luca Marini en profitent pour le doubler, puis le leader du championnat commet une erreur au freinage dans le virage 4. Il tire tout-droit, repart vingt-deuxième et cède provisoirement la tête du mondial à Francesco Bagnaia, troisième de la course.
Les minutes défilent mais les écarts ne se creusent pas, et les dépassements se multiplient. Notamment du côté de la Suzuki #42 d’Alex Rins, dixième sur la grille mais en train de revenir sur les leaders. L’Espagnol s’empare de la troisième place au huitième tour. Une boucle plus tard, Alex Marquez se rate et emporte avec lui Jack Miller, ce qui fait deux adversaires de moins pour les leaders. Et deux places de plus pour Fabio Quartararo, qui rentre dans la zone des points au quinzième rang. Le Niçois n’ira cependant pas plus loin. Il perd le contrôle de sa Yamaha au onzième passage du virage 2, et chute pour la troisième fois de l’année après Assen et Aragon.
Devant, la bagarre continue et s’intensifie. Alex Rins prend la tête pour la première fois au tour 14, mais a à ses trousses Jorge Martin, Marc marquez, Francesco Bagnaia, Marco Bezzecchi ou encore Aleix Espargaro. Luca Marini n’est pas loin et espère aussi tenter sa chance. Plus loin, Johann Zarco et Enea Bastianini se mettent en route pour le top-10, après une première partie de Grand Prix compliquée.
Les positions changent à tous les tours et on ne sait plus où donner de la tête. Au 21ème des 28 tours, Francesco Bagnaia s’empare des commandes pour la première fois et mène devant son ami de la VR46 Riders Academy, Marco Bezzecchi. Ducati, l’Italie et le clan VR46 verrouillent les deux premières positions durant quelques minutes, mais Alex Rins et Marc Marquez n’ont pas dit leur dernier mot et reprennent leur offensive à l’approche de l’arrivée.
Exceptionnel d’aisance dans le virage 2, Alex Rins y reprend le leadership dans le dernier tour. Marc Marquez veut aussi sa part du gâteau et se défait à son tour de Francesco Bagnaia. Le pilote Honda joue avec les trajectoires pour trouver l’ouverture, mais la Suzuki devant lui ferme toutes les portes. Il n’y aura rien à faire : Alex Rins s’impose pour 186 millièmes et offre à Suzuki sa première victoire de la saison, la première depuis 2020 et peut-être sa dernière en MotoGP, le constructeur japonais se retirant fin 2022.
Battu d’un rien, Marc Marquez profite cependant de ce retour sur le podium presque un an jour pour jour après son dernier. Francesco Bagnaia termine finalement troisième mais est le nouveau numéro 1 mondial, 14 points devant Fabio Quartararo. Tout le monde avait donc de bonnes raisons de sourire sur la boîte, à l’issue de l’une des courses les plus mémorables de ces dernières années.
Un temps candidat à la victoire, Marco Bezzecchi finit quatrième mais décroche – déjà ! – le titre de meilleur rookie. Enea Bastianini complète le top-5 après une remontée passée inaperçue mais très efficace. Cela lui permet de rester mathématiquement dans la course au titre, même si avec 42 longueurs de retard alors qu’il en reste 50 à prendre, ses chances sont maintenant extrêmement faibles. Suivent Luca Marini (sixième), Jorge Martin (septième) et Johann Zarco (neuvième), pour un tir groupé de six pilotes Ducati qui se suivent.
Décevant neuvième, Aleix Espargaro profite peu de l’erreur de Fabio Quartararo et se retrouve à 27 points de Francesco Bagnaia. Arrivé à 5,9 secondes du vainqueur, Brad Binder ferme la marche de l’un des tops-10 les plus serrés de l’histoire. Il faut ensuite descendre à 11 secondes pour trouver Pol Espargaro, pris entre deux KTM puisque Miguel Oliveira termine douzième malgré son départ dernier et sa pénalité Long Lap. Cal Crutchlow (treizième) et les rookies Darryn Binder (quatorzième) et Remy Gardner (quinzième) complètent la zone des points.
GP d’Australie (Phillip Island) – Course MotoGP :
Championnat MotoGP actuel : 1. Francesco Bagnaia 233 pts, 2. Fabio Quartararo 219 (-14), 3. Aleix Espargaro 206 (-27), 4. Enea Bastianini 191 (-42)… Classement complet ici
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Australie, Championnat : Bagnaia nouveau leader devant Quartararo