Le match Ducati-Marquez, verre à moitié plein chez Aprilia, Yamaha à la peine et plusieurs autres choses : voici ce qu’il faut retenir de la qualification du Grand Prix du Qatar.
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Ducati au sommet avec les pilotes satellite
Déjà poleman à Losail l’an dernier, Jorge Martin a répété sa performance et ce n’est pas une surprise. « L’an dernier, chaque fois que je suis parti de la pole, j’ai terminé sur le podium », a-t-il souligné en conférence de presse, avant d’ajouter qu’il avait désormais plus d’expérience. Comprenez : il aspire à la victoire.
Son coéquipier Johann Zarco aurait lui aussi pu se battre pour les premières places, mais un drapeau jaune présenté dans son tour le plus rapide l’a contraint à rester en Q1. Il s’élancera 13e, sa moins bonne prestagion depuis Aragon 2020. Dommage, car il avait trouvé des solutions et corrigé le tir après un vendredi difficile. Son travail n’a pas été récompensé, mais les points se marqueront dimanche.
Surprenant durant la pré-saison, Enea Bastianini (2e) confirme avoir progressé dans l’exercice du tour rapide. Une demi-seconde plus vite qu’en 2021, le pilote Gresini signe la meilleure qualification de sa carrière en MotoGP, et de loin – c’était auparavant une 9e place. Équipé d’une GP21 déjà au point, il pourrait créer la plus grosse surprise du week-end
« Déjà au point »… Est-ce le cas de la GP22 « hybride » confiée à Jack Miller (4e) et Francesco Bagnaia (9e), sur décision de l’Italien ? Les deux pilotes officiels ont en tout cas été battus par la GP22 à proprement parler de Jorge Martin, et la GP21 d’Enea Bastianini. Cela ne se joue pas à grand chose – 3 et 4 dixièmes de retard sur la pole –, mais cela suffit à mettre quelques concurrents entre eux. Réponse des Rouges attendue à l’extinction des feux de départ.
Honorable prestation de Marco Bezzecchi (15e), meilleur rookie du jour avec six positions d’avance sur le second débutant, Fabio di Giannantonio (21e). Le pilote Mooney VR46 fait même mieux que son coéquipier Luca Marini (17e), et se place parmi les hommes qui se battront pour les points.
Ambitions chez Honda
Marc Marquez en première ligne, c’est une habitude qui avait été perdue. Seulement qualifié une fois dans le top-3 en 2021, l’octuple champion du monde a réussi sa journée en allant chercher la troisième place, et la première d’un pilote non-Ducati. De quoi confirmer son retour aux avant-postes, trois mois et demi après sa dernière course. Le tout sans sentir qu’il pousse outre-mesure. « Je ne comprends pas encore bien la limite de cette moto », a-t-il expliqué.
« Je peux me battre pour les positions de tête, mais pour la victoire je ne crois pas », ajoute le natif de Cervera. Il disait la même chose au Sachsenring, en juin 2021, quelques heures avant de monter sur la plus haute marche du podium. La vitesse pour jouer la gagne est là ; reste à savoir comment répondra sa condition physique sur les 40 minutes de course. Mais son état est bien meilleur qu’en 2021. « J’aime avoir à nouveau à parler de pneumatiques, de stratégies… », et non plus des blessures, s’est-il enjoué.
Le HRC aura aussi un représentant en deuxième ligne, en la personne de Pol Espargaro (6e). Il avait fait 12e et 15e lors des qualifications de 2021, et ne pouvait donc pas masquer sa satisfaction ce samedi. L’Espagnol est dans le coup. Ce n’est pas le cas des membres du team LCR, Takaaki Nakagami (16e) et Alex Marquez (18e).
Aprilia, verre à moitié plein
Attendus au tournant après une pré-saison positive, les pilotes Aprilia n’ont pas pris le même chemin à Losail. Encore en phase d’adaptation, Maverick Viñales a eu du mal à aligner les chronos (19e). « Je souffre dans tous les virages mais ce n’est pas le moment de pleurer », a-t-il statué.
Aleix Espargaro (5e) s’est lui montré à la hauteur des attente, et particulièrement satisfait de sa deuxième ligne. Il n’avait plus fait aussi bien depuis le Grand Prix d’Allemagne 2021, et signe la meilleure qualification de sa carrière sur le circuit de Losail.
Binder sauve KTM
Avec deux rookies au départ pour le team Tech3, il fallait s’attendre à ce qu’au moins 50 % de l’effectif de KTM soit deuxième partie de classement. Remy Gardner (22e) et Raul Fernandez (23e) apprennent et il faut leur donner du temps. La contre-performance de Miguel Oliveira (14e) est en revanche plus problématique. Les Oranges ont dû compter sur Brad Binder pour sauver la journée.
Relégué en Q1, le Sud-Africain a remporté un repêchage relevé, où figurait notamment Fabio Quartararo. Avant de poursuivre sur sa lancée en Q2, lui que l’on sait plutôt expert des remontées en course que des qualifications. Sa 7e place est la troisième meilleure performance de sa carrière en MotoGP. Et quand on sait de quoi il est capable en partant 15e, il ne peut être omis parmi les candidats au podium.
Suzuki, finalement une nouvelle opération remontada
Impressionnantes vendredi, les Suzuki GSX-RR ont fini plus en retrait qu’espéré. Alex Rins est passé de leader à 10e, tandis que Joan Mir fait un peu mieux au 8e rang. Pas excellent, mais pas non plus catastrophique pour deux hommes habitués aux remontées. Il en faudra une nouvelle, dimanche, pour aller chercher le premier podium de la marque au Qatar.
Qu’a-t-il manqué à Joan Mir pour rentrer sur l’une des deux premières lignes ? Plus d’aisance avec le facteur vent, dont il confie souffrir. Et une roue pour moins en ressentir les effets. « Ici, avoir une roue fait la différence par rapport au vent, car quand tu suis quelqu’un tu ne le sens pas. Cela m’a fait perdre un ou deux dixièmes qui m’auraient mis en première ligne, où nous voulons être. Mais il ne faut pas se démotiver. Nous avons plus de vitesse, nous sommes plus compétitifs. »
Plutôt que de prendre une roue, le champion du monde MotoGP 2020 a donné la sienne à Marc Marquez. Et s’en mord les doigts. « Je la donne parce que je suis idiot ou généreux, mais je dois apprendre de ces situations », souriait-il.
Yamaha à la peine
Au jeu du « où est classé ton meilleur pilote », Yamaha est le dernier des six constructeurs du plateau. Onzième après être passé par la Q1, Fabio Quartararo signe sa pire qualification en quatre participations à Losail. Il devance d’une place son coéquipier Franco Morbidelli (12e), avec qui il fermera la quatrième ligne.
Le Français n’a pas manqué de volonté, et y est allé franco. Il explique être à fond partout, mais les chronos viennent difficilement. Le manque de puissance de sa monture n’y est sans doute pas pour rien. La M1 rend entre 5 et 10 km/h aux autres machines, et ce temps perdu en ligne droite doit être récupéré ailleurs. Mais ce n’est ici pas suffisant pour être compétitif sur un tour.
La course, elle, en comptera 22. Et l’analyse des rythmes sur la longue distance montre que Fabio Quartararo est parmi les meilleurs, sinon le meilleur. Il a les capacités pour remonter. La question est de savoir s’il en aura aussi les armes matérielles. Car devant, il va y avoir du monde à doubler.
Cette Yamaha YZR-M1, Andrea Dovizioso ne l’a toujours pas fait sienne, et souffre lui aussi de problèmes de grip. L’Italien partira 20e d’un Grand Prix du Qatar où son pire résultat, depuis 2004, est une 7e place. Il va falloir un sacré retournement de situation pour que cette statistique tienne bon. Son coéquipier Darryn Binder clôturera la grille (24e) après être tombé en Q1.
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