Leader du championnat MotoGP durant près de six mois, Fabio Quartararo a perdu sa première place à deux épreuves de la fin de la saison. Vaincre Francesco Bagnaia est un défi de taille, mais « il faut y croire », lance le Français. La pression vient de changer d’épaules. ✪ Contenu Premium. GP-Inside ne survivrait pas sans ses abonnés. Soutenez notre travail, rejoignez nos membres Premium !
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L’épreuve de Phillip Island était parmi celles du calendrier cochées par Yamaha, car le tracé pouvait permettre à la M1 d’être compétitive. Elle restera finalement comme l’une des plus noires de la saison 2022. Cinquième sur la grille, Fabio Quartararo n’a pas rallié l’arrivée en raison d’une chute au onzième tour cela. Il avait avant cela commis une première erreur au virage 4, tirant tout-droit alors qu’il se battait dans le peloton.
Cinq Grands Prix sans podium, ça n’était plus arrivé au Niçois depuis la série de sept courses qui allait du Mans 2020 à Losail 2021. Et ce quatrième résultat blanc de l’année, le troisième en quatre épreuves, a de lourdes conséquences au championnat. Arrivé en Australie avec 2 points d’avance sur Francesco Bagnaia, il en repart avec 14 de retard, alors que 50 restent à prendre.
Le pilote Ducati, qui est monté sur sept des huit derniers podiums, est désormais le favori de la course au titre. Il disposera d’une balle de match dimanche 23 octobre en Malaisie, où il est devenu champion du monde Moto2 en 2018. Il lui faudra pour cela marquer 11 points de plus que Fabio Quartararo, en concéder au maximum 2 à Aleix Espargaro et 17 à Enea Bastianini.
Devenu leader après sa victoire à Portimao, le 24 avril dernier, Fabio Quartararo n’est maintenant plus dans la peau du chassé, mais dans celle du chasseur. Et si la dynamique de la deuxième partie de saison n’est pas à son avantage – il n’a fini devant Francesco Bagnaia qu’une fois lors des huit dernières courses –, il ne baisse pas les bras.
« Non, ce n’est pas fini, a-t-il répondu après la course de Phillip Island. C’est chiant que ça arrive comme ça, de faire une erreur à ce moment-là, mais c’est pas fini. Il reste deux courses. (…) J’ai fait une erreur, je ne peux en vouloir qu’à moi-même. Ça ne sert à rien que je sois effondré. Il va falloir que je me réveille. »
La tâche s’annonce relevée, car comme l’a souligné Francesco Bagnaia en conférence de presse, « il est clair que Yamaha a un problème ». Cinq Grands Prix sans problème, ça n’était plus arrivé à la marque japonaise depuis 2003. Et quand on sait que l’un des deux circuits encore à visiter, celui de Valence, a vu Ducati verrouiller les trois premières positions en novembre 2021, il y a de quoi avoir des craintes.
Mais avant cela, la prochaine étape est celle de Sepang, où les premiers essais libres débuteront cinq jours après la chute de Fabio Quartararo à Phillip Island. Certes, « c’est un circuit un peu compliqué par rapport aux deux lignes droites », introduit-il. « Mais cette année, à chaque fois qu’on a été sur un circuit où il y avait de longues lignes droites… Ça nous a réussi à Barcelone et au Mugello, donc il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas se battre aux avant-postes là-bas. »
« Bien sûr qu’il faut y croire, mais je vais surtout essayer de penser à m’amuser, dit encore le champion du monde MotoGP en titre. Ça fait longtemps que je ne profite pas en course. Il va falloir trouver une solution pour la Malaisie. » Il y avait décroché la pole position lors de la dernière édition en 2019, avant de finir septième en course.
En dépit de la déception, évidente, Fabio Quartararo est apparu relativement calme au moment de revenir sur son Grand Prix d’Australie. Là tient peut-être la force qui peut encore sauver la défense de son titre : la sérénité, l’aspect « plus rien à perdre » de sa situation, la pression qui n’est plus sur ses épaules mais sur celles du nouveau leader, Francesco Bagnaia.
Pour l’Italien, mener le championnat est une première en catégorie reine. Il est désormais le numéro un, l’homme à battre, et celui qui a le plus à perdre. Certaines erreurs, comme celles commises à Misano l’an dernier, puis au Mans, au Sachsenring et à Motegi cette année, montrent qu’il n’est pas non plus infaillible. Et ses adversaires devront compter là-dessus lors des prochaines épreuves.
« Quand on est proches au championnat, je pense que la mentalité est différente, on ne roule pas de la même façon, observait Fabio Quartararo après la chute de son rival au Japon. Quand on est à 80 points du premier et qu’on a plus rien à perdre, c’est un feeling différent de quand on est à 10 points et que ça commence à être plus serré. »
Cette pression a été parfaitement bien gérée par Francesco Bagnaia à Phillip Island, où il s’est montré solide de bout en bout et a réalisé une course très intelligente. « Si je commence à penser à la pression, je vais me la mettre, donc je ne vais pas y penser », a-t-il promis après son podium. Est-ce cependant possible ? Pour le chef de file de Ducati, la balle de match est dans sa raquette mais le plus dur est peut-être encore à venir.
Australie, Championnat : Bagnaia nouveau leader devant Quartararo
Crédit photo : Yamaha Racing
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