
La moitié du top-10 du Grand Prix des Amériques était sur une Ducati, dont deux des trois pilotes montés sur le podium. Plus bas, Marc Marquez sauve Honda, tandis que Yamaha fait la pire course d’Austin de son histoire malgré les efforts de Fabio Quartararo. Le week-end vu par la porte des constructeurs. ✪ Contenu Premium
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Ducati ne laisse que les miettes
Avec trois pilotes dans le top-5, Ducati est le grand vainqueur du Grand Prix des Amériques. Les Rouges gagnent pour la première fois de leur histoire à Austin, et signent leur premier double-podium de la saison, avec Enea Bastianini au sommet et Jack Miller sur la troisième marche. La GP22 n’a toujours pas gagné, mais la GP21 est la seule machine du plateau à s’être imposée plus d’une fois en 2022.
Vainqueur, Enea Bastianini reprend les commandes du championnat. Jack Miller décroche son premier podium de l’année, tandis que Francesco Bagnaia (5e) égale son meilleur résultat. Avec Jorge Martin (8e) et Jihann Zarco (9e), 50 % des pilotes du top-10 sont des Ducatistes.
Le samedi avait déjà donné lieu à un résultat historique, avec cinq Ducati qualifiées aux cinq premières places. Le constructeur de Borgo Panigale est sur une série en cours de dix podiums consécutifs, et mène le classement des manufacturiers avec un avantage de 27 points sur KTM, second. On connaît des dirigeants italiens qui ont dû rentrer en Europe le sourire aux lèvres.
Suzuki, la pente ascendante
Si les résultats de la saison 2022 étaient représentés sur un graphique, la courbe de Suzuki irait constamment vers le haut. Les pilotes de la marque japonaise ne cessent de progresser depuis début mars : 6e/7e à Losail, 5e/6e à Mandalika, 3e/4e à Termas de Río Hondo, et désormais 2e/4e à Austin. Alex Rins et Joan Mir sont déjà les seuls à avoir terminé les quatre premiers Grands Prix dans le top-7. Une régularité qui permet au Team Suzuki Ecstar de mener le classement par équipes avec 32 points d’avance sur le second, Red Bull KTM Factory Racing.
Auteur d’une remontée spectaculaire, Alex Rins (2e) signe son deuxième podium consécutif, ce qui ne lui était plus arrivé depuis l’automne 2020. Joan Mir (4e) n’y est pas encore monté mais il s’en rapproche. Être toujours fourré aux avant-postes, sans forcément gagner mais en prenant toujours de gros points : la recette avait fait le succès de la firme d’Hamamatsu il y a deux ans. Et si c’était à nouveau la bonne en 2022 ?
Honda entre les mésaventures
Malade, Pol Espargaro (13e) est allé au bout de lui-même pour rallier l’arrivée, et ne pouvait prétendre à meilleur résultat au regard des circonstances. Chez LCR, Takaaki Nakagami (14e) et Alex Marquez (chute) n’y arrivent toujours pas. Le HRC a donc une fois de plus dû remettre ses espoirs sur les épaules de Marc Marquez. Lequel a vu ses chances de podium s’envoler dès le départ, quand sa Honda a connu un problème technique.
Bon dernier au premier virage, l’octuple champion du monde a signé la remontada du jour, arrachant la 6e place finale. Satisfaisant, bien que « sans le souci au départ, la victoire était possible », d’après Marc Marquez. Sa prestation, et le fait qu’il ait pu revenir à la compétition après deux forfaits, sont les deux points positifs du week-end. Sans doute les seuls. Du reste, le géant japonais enchaîne un troisième Grand Prix consécutif sans pilote dans le top-5. Ni aux essais, ni en course. Cela le laisse à la dernière place du classement des constructeurs
Yamaha, Quartararo-dépendant
Fabio Quartararo a « poussé à la limite » pour obtenir le meilleur résultat possible à Austin, et c’était une septième place. Handicapé par le manque de puissance de sa moto, le Français sauve ce qui peut l’être sur chaque circuit. Il ne peut en être satisfait, mais cela lui permet de rester dans la course au championnat – il est cinquième à 17 points du leader.
Derrière lui, le bilan est catastrophique : Andrea Dovizioso finit 15e, Franco Morbidelli 16e, Darryn Binder 22e. Hors chute ou pénalité, la dernière fois qu’El Diablo n’a pas été le meilleur pilote Yamaha d’une course remonte à mai 2021 (Jerez). Et le dernier podium d’un autre pilote Yamaha que lui, à juin 2021 (Assen). Sans Fabio Quartararo, Yamaha n’est nulle part.
Les difficultés des Bleus transparaissent dans le championnat par équipes, où le team officiel n’est que sixième. Aussi au classement des constructeurs, où ils occupent la cinquième place sur six, avec quasiment deux fois moins de points que Ducati (44 contre 86). Comme à Losail début mars, Yamaha a connu à Austin son pire résultat : avant cela, le « moins bon » pilote d’un Grand Prix des Amériques avait terminé 5e, en 2014 puis 2017.
Pas de surprise chez Aprilia
Austin est un circuit qui n’a jamais réussi à l’Aprilia RS-GP, et 2022 n’a pas dérogé à la règle. Une semaine après le résultat historique de Termas de Río Hondo, Maverick Viñales (10e) et Aleix Espargaro (11e) sont rentrés dans le rang. Ils collectent quelques points en attendant des jours meilleurs, sur des tracés qui seront plus favorables à la machine italienne
Le résultat n’est pas mauvais en soi. Aleix Espargaro reste sur le podium du championnat, tandis que Maverick Viñales obtient son troisième top-10 depuis son arrivée chez Aprilia, en septembre 2021. L’équipe reste a la troisième place du classement des teams. Et la 10e position obtenue égale la meilleure performance d’une RS-GP au Texas.
KTM mange son pain noir
Il arrive parfois qu’après des essais difficiles, les KTM trouvent des solutions en course et réalisent les remontées les plus spectaculaires du week-end. Mais il n’y a pas eu de miracle orange à Austin, où aucune moto autrichienne ne s’est mêlée à la bagarre devant. Il n’y en a même eu aucune dans le top-10, une première depuis le Grand Prix d’Émilie-Romagne 2021, en octobre dernier.
Meilleur pilote KTM pour la troisième fois en quatre courses, Brad Binder (12e) est le seul à ramener des points à Mattighofen. Méconnaissable, Miguel Oliveia (18e) termine à 32 secondes du vainqueur. Raul Fernandez (19e) fait office de meilleur rookie de la course devant son coéquipier Remy Gardner (19e), mais reste en bas de classement.
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