Dominique Aegerter a bouclé 33 tours sur la Suzuki GSX-RR à Misano. « Un rêve devenu réalité », qui correspond aussi à un intérêt de Suzuki de l’aligner au Grand Prix d’Aragon en cas de forfait de Joan Mir. Mais son calendrier chargé est un obstacle sur cette route.
Invité par Suzuki à participer au test de Misano, Dominique Aegerter a quitté le circuit italien avec un grand sourire aux lèvres après avoir effectué 33 tours, mardi matin. Une opportunité donnée en raison des forfaits du pilote titulaire, Joan Mir, et de celui d’essai, Sylvain Guintoli, tous deux blessés. Présent pour la finale de la Coupe du monde MotoE 2022, disputée et remportée deux jours plus tôt, il en a profité pour saisir cette occasion, avant de se rendre à Magny-Cours pour la septième épreuve du championnat du monde Supersport.
Rookie du test, le Suisse s’en est bien tiré puisqu’il est parvenu à descendre en 1’33.907, à 2,376 secondes du meilleur temps de la matinée, alors détenu par Aleix Espargaro en 1’31.531. Un écart loin d’être ridicule pour une première, d’autant plus que les autres pilotes viennent d’enchaîner trois jours de roulage en MotoGP ici, alors que lui roulait en MotoE. Il a même tourné 1,321 seconde plus vite que le record personnel de Kazuki Watanabe, remplaçant de Joan Mir lors du Grand Prix, chronométré en 1’35.228 en course – plus vite qu’aux essais.
La prestation de Dominique Aegerter est intéressante, et Suzuki lui a fait savoir que le guidon pouvait lui être confié au Grand Prix d’Aragon, en cas de nouveau forfait de Joan Mir. L’épreuve a lieu du 16 au 18 septembre, et il n’a pas de course à l’agenda ce week-end là. Mais il y a un hic : il doit, la semaine suivante, disputer la huitième étape du mondial Supersport sur le circuit de Barcelone-Catalogne. Il y roule pour l’équipe Ten Kate Racing Yamaha, soutenue par l’usine japonaise concurrente de Suzuki, et se bat pour le titre mondial. Pas idéal, donc.
L’autre problème est le rythme que comprendrait un tel calendrier, avec les risques de blessure que cela comporterait : le Suisse enchaînerait quatre week-ends de compétition en quatre semaines (MotoE à Misano le 4 septembre, WorldSSP à Magny-Cours le 11 septembre, MotoGP en Aragon le 18 septembre, WorldSSP à Barcelone le 25 septembre), pour un total de sept manches disputées.
Si l’hypothèse de voir Dominique Aegerter sur la grille de départ du Grand Prix d’Aragon existe, que cela se produise semble difficile à imaginer en l’état actuel des choses. Mais nos confrères helvètes du Matin voient déjà plus loin, et imaginent Yamaha – avec qui il roule en Supersport – intéressé à l’idée de s’adjuger ses services en tant que pilote d’essai en 2023, rôle qu’occupe déjà Cal Crutchlow. Quoi qu’il en soit, le nouveau champion du monde MotoE a vécu pleinement, à 31 ans, ce qu’il qualifie de « rêve devenu réalité ».