À quelques jours du début de la saison Moto GP, Canal+ a présenté son dispositif pour 2022. Après trois années de diffusion, Thomas Sénécal, responsable des sports mécaniques et futur directeur des sports de la chaîne cryptée à partir du 1er juillet, se réjouit d’avoir signé un nouveau contrat d’exclusivité avec Dorna, le promoteur du championnat, jusqu’en 2029. Il évoque avec GP-Inside les succès des Grands Prix sur les antennes, et les nouveautés qui attendent les téléspectateurs.
GP Inside : Quel bilan tires-tu des trois premières années de diffusion du Moto GP ?
Thomas Sénécal : « La diffusion du Moto GP a été une magnifique surprise pour Canal, et une confirmation pour les connaisseurs que nous sommes. Il faut préciser que nous avions tous les ingrédients pour obtenir de bons résultats : l’arrivée de Fabio Quartararo en Moto GP en 2019, les bonnes performances de Johann Zarco, et un spectacle extraordinaire à chaque course avec des rebondissements et des dépassements permanents, des pilotes de notoriété internationale comme Marquez ou Rossi… Nous avons toujours de belles histoires à montrer et à raconter. Nous avons également réussi à établir d’excellentes relations avec des pilotes disponibles, qui répondent toujours à nos questions avec des analyses intéressantes. »
« C’est grâce à tous ces paramètres que nous avons pu doubler notre audience en trois ans, puisque nous sommes maintenant à 850 000 téléspectateurs par GP en moyenne, avec des pics d’audience impressionnants comme au Qatar, diffusé en clair, où nous avons touché 1,5 million de téléspectateurs ! Il y a peu de disciplines sportives capables d’atteindre de tels chiffres. Et nous savons que notre audience est composée de tous les âges, avec un public également féminin, preuve que ce sport plait au plus grand nombre. On s’efforce ainsi de s’adresser à tous, aussi bien aux passionnés qu’aux néophytes. Je pense que Canal contribue à donner une nouvelle envergure à la moto, avec des pilotes comme Fabio ou Johann qui transmettent une image d’authenticité séduisante. »
« Au-delà des chiffres et des résultats, c’est aussi une belle aventure humaine, grâce au travail réalisé par notre équipe à chaque course, et au partenariat avec Dorna qui est toujours à l’écoute de nos besoins et de nos demandes pour fournir la meilleure retransmission possible. Notre dispositif est centré sur la course et sur ses acteurs, et nous essayons d’être toujours au plus proche de l’événement. On essaie d’offrir un traitement complet de chaque Grand Prix sur notre antenne ou sur nos réseaux, en étant également soucieux des remarques de nos abonnés, qui sont souvent connaisseurs et exigeants. »
« J’ai le sentiment qu’en 2021 tout s’est bien aligné entre notre prestation, le spectacle en piste et les résultats de nos pilotes français, avec notamment les victoires et le merveilleux titre de Fabio. Bien sûr, nous profitons de notre expérience du traitement de la F1, qui nous a permis de gagner du temps pour mettre en valeur les temps forts. »
Quels sont les changements pour 2022 ?
T.S : « Le principal changement est l’arrivée de Laurent Rigal, qui commentait auparavant les catégories Moto 2 et Moto 3, et sera désormais la voix du Moto GP aux côtés de Randy De Puniet, après le départ de David Dumain. Et par conséquent, Antoine Arlot, un jeune journaliste talentueux, succédera à Laurent pour le Moto 2 et Moto 3, toujours avec Jules Danilo ou Louis Rossi comme consultants. La présentation sera assurée par Jules Deremble et parfois Margaux Laffite qui viendra renforcer le dispositif, de même que Régis Laconi sera présent sur deux ou trois courses en Europe. »
« De manière générale, on va essayer d’être encore plus à l’intérieur de la vie des équipes, par exemple avec Tech3, pour mieux comprendre le travail et les responsabilités de chaque personne du team. On veut tenter d’être encore plus en immersion pour expliquer le fonctionnement des équipes. On va aussi apporter quelques nouveautés techniques, par exemple en utilisant ponctuellement la ‘Fab cam’, qui donne une sensation de cinéma en direct. On se doit d’innover. On souhaite aussi mettre encore plus de moto dans nos autres programmes pour familiariser nos abonnés avec cette discipline. »
Quelles évolutions verrais-tu dans le futur et qu’aimerais-tu faire que tu ne peux pas faire aujourd’hui ?
T.S : « Nous avons la chance à Canal de ne rien s’interdire ! Je sais qu’il y a des discussions pour intégrer des radios entre le muret des stands et les pilotes, je ne sais pas si ça se fera à l’avenir mais nous serions ravis de les intégrer au direct. Et sinon, j’aimerais bien être là si Fabio Quartararo et Lewis Hamilton échangent leur monture ! Plus sérieusement, je pense qu’il faut essayer de croiser parfois ces deux univers. Quand Fabio est venu à deux reprises sur la F1 l’an passé, à Monaco et à Abou Dabi, c’était déjà l’occasion de passer de bons moments avec lui, mais j’ai surtout été fasciné par l’admiration que lui portaient les pilotes de F1 ! »
« J’aime bien le principe de mélanger de temps en temps les héros de différentes disciplines. C’est ce qu’on a par exemple fait en réunissant Esteban Ocon, Sébastien Ogier et Fabio dans la même émission, c’était vraiment bien. Ou encore en permettant à Fabio de donner le coup d’envoi du match du PSG-Nice, c’était une image forte et c’est une façon d’amener la moto au Parc des Princes ! Tous ces éléments favorables, et l’adhésion unanime de Canal et des abonnés, nous a donc décidé à prolonger notre contrat de diffusion jusqu’en 2029. Tu comprends donc que la moto est installée durablement sur nos antennes et je m’en réjouis. »
Crédit photo: Canal+