Vers une révolution ? Présentée en début d’année, la Varg, premier modèle électrique de Stark Future, va dynamiter le marché du tout-terrain. C’est en tout cas ce que prédisent ses concepteurs et les quelques rares chanceux qui l’ont essayée. Depuis une dizaine d’années, plusieurs constructeurs se sont lancés dans le tout-terrain électrique, sans vraiment convaincre. Cette fois, Stark Future veut être à la moto ce que Tesla est à la voiture, et s’en donne les moyens.
Les premiers modèles de la Varg seront livrés en septembre prochain à ceux qui l’ont commandée depuis de longues semaines. Et ils sont déjà des milliers dans le monde à avoir fait confiance à de simples photos, quelques vidéos alléchantes et un argumentaire en béton. Des fous ? Pas certain car les caractéristiques de la Varg font rêver puisque, sur le papier, elle fait tout, mieux qu’une moto thermique.
Poids, maniabilité, performances, entretien, équipement, plaisir de conduite, la liste n’en finit pas, d’autant que cette Varg propose surtout de disposer de plusieurs motos en une. En effet, on peut faire varier la puissance avec des réglages personnalisables pour passer du caractère d’une 125cc 2T à une 650cc 4T, pour un équivalent de puissance de 80 chevaux ! On peut d’ailleurs paramétrer facilement la courbe de puissance, le frein moteur, le volant d’inertie, le contrôle de traction et disposer ainsi d’une moto adaptée à son pilotage et à ses envies. Du jamais vu !
Le prix est également attractif, 11 900€, globalement semblable au tarif haut de gamme du marché mais avec un entretien minimaliste. Pas de vidange, pas de piston à changer régulièrement, pas de filtre à air… Bref, un coup de chiffon et c’est reparti.
L’autonomie annoncée correspond à un réservoir plein de moto thermique pour une utilisation intensive et jusqu’à 5 heures de roulage en mode balade. On se prend donc immédiatement à imaginer une virée entre potes avec un modèle enduro, en profitant du chant des oiseaux sur nos beaux chemins et sans déranger quiconque.
À l’heure où les nuisances sonores et les nécessités écologiques désignent la moto comme un bouc émissaire, Stark Future entend apporter des solutions pérennes qui pourraient marquer le début d’une nouvelle ère.
À l’origine de ce projet prometteur, on trouve, entre autres, un groupe d’investisseurs suédois convaincus par Anton Wass qui, il y a quelques années, avait développé la marque 24MX. Basée à Barcelone, Stark Future prévoit de commencer par le tout-terrain pour faire ses preuves, avant de s’attaquer à la route avec des ambitions clairement affichées.
GP Inside : Comment vous est venue l’idée de créer Stark Future ?
Anton Wass (CEO Stark Future) : « Il y a presque trois ans, j’ai pensé qu’il était possible de créer des motos électriques qui peuvent surpasser les meilleures motos thermiques. Je me suis alors entouré de gens talentueux, très expérimentés, pour construire une moto électrique avec un cahier des charges précis, et nous en avons fait une réalité en très peu de temps ! »
On a parfois tort d’avoir raison trop tôt. Pourquoi pensez-vous que le marché est prêt pour l’électrique ?
A.W : « Nous l’avons simplement constaté au moment du lancement de notre Varg et je ne pense pas que le marché puisse muter vers des produits qui ne sont que des compromis. Si ces produits sont plus chers, moins efficaces et plus lourds, cela ne peut pas fonctionner, nous devons proposer un produit qui est meilleur que tout ce qui existe sur le marché. Il doit y avoir suffisamment de maturité dans la technologie et aussi chez les clients. Aujourd’hui, nous prouvons que la technologie électrique est meilleure que l’essence et nous constatons qu’il y a déjà des milliers de clients désireux d’essayer l’avenir du motocross. »
Comment allez-vous convaincre les utilisateurs de motos thermiques de passer à l’électrique ?
A.W : « C’est très simple : en leur montrant que c’est mieux sur tous les aspects. Mais je pense qu’ils le verront surtout quand ils se feront dépasser par une Varg sur un circuit ! (Rires) La meilleure façon d’être convaincu, c’est de l’essayer et de constater que notre Varg est plus puissante, plus performante, plus maniable et plus facile à piloter. C’est d’ailleurs ce qu’en disent ceux qui l’ont testée. »
Quels sont vos plans de développement dans les 5 prochaines années ?
A.W : « Tout d’abord, nous prévoyons de devenir le leader du motocross, puis nous attaquerons le segment de la route avec un produit premium. Notre but est de faire dans la moto ce qu’a fait Tesla dans la voiture et nous espérons y parvenir dans peu de temps. »
En attendant avec impatience de pouvoir essayer la Varg, nous avons interrogé le pilote qui a développé cette moto, le français Sébastien Tortelli, double-champion du monde de cross.
À suivre dans nos colonnes ce mardi 24 mai…