La deuxième place de l’équipe Monster Energy Yamaha MotoGP pour 2024, aux côtés de Fabio Quartararo, est au cœur des discussions du paddock. Voici les pilotes sur la liste d’Iwata, ce qui se dit devant les caméras… et ce qui se murmure en coulisses. ☆ Contenu Premium : soutenez notre petite équipe, abonnez-vous pour seulement 24,99€/an (ou 3,50€/mois), profitez d’un site sans pub aux abonnés et suivez le sport moto avec nos résumés, concours, analyses, stats, infos, interviews… et plus à venir !
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Franco Morbidelli, son destin entre ses mains :
Vice-champion du monde MotoGP 2020, Franco Morbidelli a intégré l’équipe d’usine Yamaha en septembre 2021. Mais il n’a depuis presque jamais été compétitif, en tout cas pas au niveau de son coéquipier Fabio Quartararo. Son meilleur résultat de la saison 2022 a été une septième place, et il n’a terminé que dix-neuvième du championnat, sans avoir essuyé aucun forfait. Son voisin de garage niçois a marqué 202 point de plus que lui.
Les dirigeants de Yamaha ont mis la pression sur ses épaules dès l’hiver 2023 : Franky Morbido va devoir prouver qu’il mérite sa place en MotoGP, sous peine de perdre son guidon. La mission semblait presque impossible, mais une surprenante quatrième place vient d’être obtenue en Argentine. Le début du retour aux avant-postes du champion du monde Moto2 2017 ?
Son supérieur chez Yamaha, Lin Jarvis, a été très clair sur le sujet avant le Grand Prix des Amériques : il appartient à Franco Morbidelli de prouver sa valeur dans les prochaines semaines. S’il est performant, il gardera sa place ; s’il échoue, il ne sera plus sur la M1 en 2024. « Le scénario idéal pour nous est que Franky continue à montrer la vitesse affichée au dernier Grand Prix (en Argentine) et au Portugal. S’il continue à performer, c’est mieux pour nous car nous avons besoin de deux pilotes rapides, et cela lui garantirait automatiquement de continuer dans l’équipe dans le futur », a-t-il clarifié.
Jorge Martin, la pépite frustrée :
Vainqueur du Grand Prix de Styrie en 2021, dès sa première année en MotoGP, Jorge Martin était alors considéré comme la nouvelle pépite de Ducati. Des chutes, des blessures, un certain manque de régularité et l’ascension d’Enea Bastianini ont freiné son ambition de devenir pilote d’usine Ducati. Cette possibilité était clairement envisagée, mais l’Italien a été préféré à l’Espagnol pour 2023 et 2024.
Frustré par cette décision, le Martinator a dû se résoudre à rester chez Prima Pramac Racing – son contrat avec Ducati a été signé avant la répartition des pilotes dans les équipes. Son désir de prouver à Borgo Panigale qu’il fallait le mettre dans le Ducati Lenovo Team, lui et non pas Enea Bastianini, est son moteur pour 2023. Il veut « écrire l’histoire » en devenant le premier pilote satellite sacré champion du monde.
Le choix fait par Ducati a amené certaines tensions dans les relations entre le pilote et la marque italienne. De là à conduire à une séparation dans le futur ? Yamaha sait qu’il y a un coup à jouer et s’est mis en contact avec Jorge Martin pour lui proposer ce à quoi il aspire : devenir pilote d’usine. Reste à savoir si l’Espagnol acceptera de descendre d’une Ducati extrêmement compétitive, et avec laquelle il sait battre des records et décrocher des podiums, pour monter sur une Yamaha qui n’a plus gagné depuis juin 2022.
Toprak Razgatlioglu, le pari :
Champion du monde Superbike 2021, Toprak Razgatlioglu avait l’occasion d’intégrer la catégorie reine mais a dit non à la proposition de Yamaha, qui était de rejoindre l’équipe satellite RNF. Son manager, Kenan Sofuoglu, a justifié ce refus par le fait qu’il voulait que son poulain soit dans une équipe d’usine. Cela ne s’est pas fait. Depuis, le pilote turc a terminé deuxième du mondial Superbike en 2022, et occupe la troisième place de la saison en cours.
Fin mars, et alors qu’il prépare la troisième étape du WorldSBK 2023, Toprak Razgatlioglu a fait savoir que son objectif était désormais de rouler en MotoGP en 2024. Sous contrat avec Yamaha depuis 2020, il est évidemment candidat au remplacement de Franco Morbidelli. Il vient de tester la Yamaha YZR-M1 à Jerez, où il a effectué 116 tours dans de bonnes conditions. Et s’est classé à 7 dixièmes du pilote d’essai Yamaha Cal Crutchlow.
Le patron de Yamaha Motor Racing, Lin Jarvis, a pris cet essai au sérieux. Il s’est rendu sur place en compagnie de Massimo Meregalli, team-manager de l’équipe Monster Energy Yamaha MotoGP. L’occasion de jauger Toprak Razgatlioglu était belle. Mais « on ne peut pas dire beaucoup de deux jours de test, a concédé le dirigeant britannique à Austin. C’est très différent de rouler avec la R1 en Pirelli et avec la M1 en Michelin. Tu as besoin de plus de temps pour t’adapter. (…) Pour avoir de la vitesse en MotoGP, il devrait adapter assez significativement son style de pilotage », a-t-il résumé.
Toprak Razgatlioglu, 27 ans en octobre prochain, aurait-il le niveau en MotoGP ? Difficile de le savoir en deux journées de roulage. Le recruter serait un pari fait par Yamaha. Il serait risque sportivement. Mais certainement payant sur le plan médiatique : cela représenterait une ouverture culturelle pour le MotoGP, ferait de lui le premier natif de Turquie en catégorie reine et attirerait de nouveaux regards sur la discipline, venus d’Asie et du Moyen-Orient.
Un pilote Moto2, la projection sur l’avenir :
Miser sur un jeune de la catégorie Moto2 s’est avéré payant pour différents constructeurs ces dernières années, comme Ducati avec Francesco Bagnaia et Enea Bastianini. Le dernier pilote de la catégorie intermédiaire monté sur une Yamaha est d’ailleurs Fabio Quartararo, et on sait ce que cela a donné : le Niçois est devenu champion du monde MotoGP en 2021. Alors pourquoi ne pas aller chercher dans ce recoin du paddock pour 2024 ?
Parmi les jeunes flèches montantes du sport moto figure Pedro Acosta, mais KTM a la main dessus. Yamaha pourrait alors se rabattre sur d’autres hommes, comme l’Italien Tony Arbolino, actuel leader du classement général et très ami de Fabio Quartararo. L’Espagnol Alonso Lopez, deuxième du dernier Grand Prix, est aussi dans les petits papiers de la marque japonaise. Il brille avec un châssis Boscoscuro, qui était justement celui piloté par Fabio Quartararo avant d’aller en MotoGP.
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