Jorge Martin a été approché par d’autres constructeurs MotoGP, dont Yamaha. « Je suis ouvert à tout, à rester avec Ducati comme à partir », a-t-il récemment fait savoir. Ne pas avoir été promu dans l’équipe d’usine l’a frustré et la concurrence compte bien en tirer profit pour l’arracher à Ducati.
On lui avait fait miroiter la Ducati officielle, finalement confiée à Enea Bastianini. Frustré, il a fait savoir qu’il avait pensé à quitter Ducati. Mais son contrat avec la firme italienne avait déjà été signé quand on lui a signifié qu’il resterait chez Prima Pramac Racing. Et il est de toute façon difficile de renoncer à la moto la plus compétitive du plateau.
Dans son attitude, Jorge Martin a pris quelques distances vis-à-vis des caporaux de Ducati. Quand, fin 2022, la question d’une stratégie d’équipe ou d’une quelconque aide apportée à Francesco Bagnaia était sur la table, lui répétait qu’il était là pour gagner. Pour jouer sa carte sans se soucier de celles des autres.
Cette frustration de ne pas rejoindre le Ducati Lenovo Team, l’Espagnol en a fait un moteur pour la saison 2023. Il veut désormais « écrire l’histoire », c’est à dire devenir le premier pilote satellite sacré champion du monde MotoGP. Cela n’est jamais arrivé, le dernier à y parvenir l’ayant fait à l’époque de la catégorie 500cc. Il n’est pas où il souhaitait être et compte prouver à ceux qui ont pris la décision qu’ils ont misé sur le mauvais cheval en choisissant Enea Bastianini.
Cette frustration est aussi une arme à exploiter pour les marques concurrentes qui chercheraient à le recruter. Jorge Martin veut devenir pilote d’usine, et une seule des cinq usines du MotoGP dispose d’une place libre en 2024 : Yamaha. Si Fabio Quartararo est signé pour les deux prochaines saisons, son coéquipier Franco Morbidelli n’a pas été prolongé au-delà de 2023. Et se trouve sur un siège éjectable, du fait de ses performances.
Yamaha a approché le Martinator pour le mettre aux côtés du Français l’année prochaine. Il est à n’en pas douter le pilote le plus intéressant parmi ceux qui ne disposent pas de contrat pour 2024 – le sien comporte une clause lui permettant de quitter Ducati. Les faits des derniers mois, et le profil du garçon, font de Jorge Martin l’électron libre du peloton.
Si les deux partis venaient à se rapprocher, il faudra que cela se fasse dans la discrétion. Le risque pour Jorge Martin serait en effet de perdre le soutien de Ducati en cas de départ à venir à la concurrence. « Une fois que tu annonces aller dans une autre équipe, les nouveautés n’arrivent plus, ils ferment le robinet », a commenté Alex Marquez au sujet de son cas personnel, chez Honda.
Le team-manager de l’équipe Prima Pramac Racing, Gino Borsoi, estime à Speedweek que dans l’histoire, la compétitivité de la Ducati Desmosedici GP23 fait la force du constructeur italien. Qu’il est difficile d’envisager de partir quand on dispose de la moto championne du monde, celle qui occupe les devants de la scène à chaque Grand Prix. Pour Yamaha, la clé du dossier réside peut-être là : proposer une M1 assez performante pour arracher le pilote espagnol à son actuel employeur.
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