Troisième du Grand Prix du Qatar, Pol Espargaro félicite Honda pour la RC213V 2022 qui a été développée. Il se sent enfin au niveau qu’il souhaitait atteindre en rejoignant le HRC en 2021.
Pol Espargaro a vécu au Qatar l’une des meilleures courses de sa carrière en MotoGP. Sixième sur la grille, le Catalan a réalisé une sortie exceptionnelle et un premier tour incisif, ce qui lui a permis de s’emparer des commandes du peloton. Solide leader, Il les a conservées jusqu’au 18 tours, avant de céder face à la remontée d’Enea Bastianini.
Parti avec des pneus tendres à l’avant et à l’arrière, l’Espagnol a logiquement perdu en vitesse dans les derniers kilomètres, alors que l’Italien avait lui un medium à l’arrière. Erreur de stratégie ? Plutôt la surprise de la situation : il s’attendait à une course en groupe, où il aurait pu économiser ses pneumatiques avant l’assaut final. Au lieu de cela, il s’est retrouvé à imprimer le rythme le plus élevé de l’histoire du Grand Prix du Qatar.
Sorti large juste après le dépassement en ligne droite d’Enea Bastianini, il a aussi vu Brad Binder lui dérober la deuxième place. Mais a su résister au retour d’Aleix Espargaro, sauvant ainsi la médaille de bronze du Grand Prix. Premier podium à Losail en MotoGP, premier podium lors de l’ouverture du championnat dans la catégorie, record personnel de tours menés (17) : de quoi repartir du Moyen-Orient satisfait, même si la victoire n’est pas passée loin.
Ce résultat vient surtout confirmer le potentiel de la nouvelle Honda RC213V, devenue beaucoup plus facile à piloter, et qui lui permet de s’exprimer comme il le souhaitait depuis son arrivée au HRC. Et Pol Espargaro de reparler de son rêve d’être sacré champion du monde MotoGP.
Pas la course qu’il prévoyait : « On s’attendait à être dans un groupe avec de nombreux autres pilotes qui auraient le même rythme, et ainsi pouvoir économiser les pneus et l’essence, mais j’ai fait face à une situation complètement différente : mener la course, pouser les pneus et le moteur à la limite, et on savait qu’à la fin mes pneus seraient morts. J’ai commencé à perdre en adhérence sur la partie droite (du pneu arrière) en entrée de virage, puis l’avant a commencé à se fermer. Mon style de pilotage est basé sur le frein arrière en entrée pour retirer du ‘stress’ sur l’avant ; dès que j’ai essayé de freiner et que ça bougeait, j’ai compris que c’était fini pour moi. »
Une revanche et de grands espoirs : « Je suis content, c’est un message clair que Honda est de retour, et pas juste avec Marc, aussi avec moi. (…) Je suis content que Marc ne soit pas le seul à se battre pour le podium chez Honda. Honda a travaillé très dur cet hiver pour changer la moto du tout au tout. Je suis là, ce qui signifie que la moto n’est pas aussi difficile à piloter que l’an dernier, et que nous pouvons être assez rapides pour nous battre tous les deux pour le podium. Losail est un circuit où j’ai généralement beaucoup de mal, et où la moto n’est pas la meilleure avec ces virages longs, rapides, un grip pas génial… Donc j’ai hâte d’être sur des pistes meilleures pour la moto et pour moi. »
Une confirmation du cap franchi : « J’étais bien placé en rythme à Sepang, premier du test de Mandalika, mais il fallait attendre la première course. J’ai mené quasiment toute la course et me suis senti fort sur la moto. Je sens que je peux faire toutes les courses en étant fort. On repart du Qatar avec un bon feeling et 16 points avant d’aller à Mandalika. Pourquoi ne pas pouvoir enfin accomplir ce dont je rêve chaque fois que je me réveille, être champion du monde… Je vais me battre pour avec Honda. »
La nouvelle Honda RC213V lui ouvre de nouvelles portes : « Beaucoup de choses sur la moto sont nouvelles, et nous devons encore voir comment en améliorer pas mal comme l’électronique, la traction, l’avant… (…) C’est la moto que je voulais. Elle est plus facile à piloter, on ne doit pas forcer autant et prendre trop de risques pour obtenir des résultats. Je n’ai pas chuté avec, cela signifie que la moto est plus rapide car je l’ai montré, mais aussi plus sûre. C’était quelque chose de très important pour nous. Je me sens enfin fort et prêt à réussir ce que voulait Honda quand ils m’ont pris dans le team. »
Marc Marquez, pas encore aussi à l’aise avec la nouvelle moto : « Peut-être qu’avec son style de pilotage, il a besoin de piloter la moto en étant plus doux. Pour moi c’est différent, je peux rouler plus agressivement car j’ai plus de traction à l’arrière, je peux pousser plus fort. L’avant est un peu plus léger, ou moins critique, et comme je roule avec l’arrière la moto est plus stable. »
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