Aucun pilote Ducati n’est monté sur le podium au Mugello l’an dernier. Le Grand Prix d’Italie 2022 doit être celui de la revanche.
Mai 2021 : vainqueur à Jerez et au Mans, Ducati arrive à domicile, au Mugello, en grand favori. La moto est plus compétitive que jamais, plusieurs pilotes aux styles différents arrivent à être compétitifs avec, et la piste italienne convient aux caractéristiques de la moto. D’aucuns ne parlent pas seulement d’une ambition de victoire, sinon de mettre trois pilotes sur le podium : Francesco Bagnaia, Jack Miller et Johann Zarco.
Mais en ce dimanche soir de fin de Grand Prix d’Italie, la firme de Borgo Panigale fait grise mine. L’épreuve nationale est ratée : Francesco Bagnaia a chuté dès le premier tour, Jack Miller n’a pas été au rendez-vous (6e), et Johann Zarco a sauvé les meubles mais manqué le podium d’une demi-seconde (4e). Le Français obtient tout de même le meilleur résultat de la marque, mais ses employeurs me s’attendaient pas à rentrer chez eux sans aucun trophée.
Pas de Ducati sur le podium, ça n’était plus arrivé depuis 2014. Outre le contexte, la statistique suffit à elle seul à illustrer la déception que représente ce résultat. La Desmosedici a l’habitude de ramasser des coupes au Mugello, et cette édition marque la fin d’une série de trois victoires consécutives (Andrea Dovizioso en 2017, Jorge Lorenzo en 2018, Danilo Petrucci en 2019, pas de course en 2020).
Le Grand Prix d’Italie 2021, une déception que les Ducatistes entendent faire oublier ce week-end. Pas le droit au tabou : l’objectif sera de gagner. Et pour cela, Gigi Dall’Igna peut compter sur plus d’un homme.
Tombé alors qu’il menait l’an dernier, Francesco Bagnaia sera revanchard au Mugello, et ce d’autant plus qu’il vient aussi de chuter au Mans alors qu’il était deuxième. Le vice-champion du monde sait être exceptionnel sur un tour, et solide en course. Ses erreurs ? « Le moment est venu d’être plus mature », a-t-il reconnu. Il arrive gonflé à bloc.
Le pilote venu à bout de lui au Mans, Enea Bastianini, sera son premier adversaire. Troisième du championnat du monde, l’Italien est le seul à avoir gagné trois fois cette saison. La surprise de l’année 2022 ? Une nouvelle performance en Toscane lui permettait sans doute d’assurer sa place aux côtés de Francesco Bagnaia dans le Ducati Lenovo Team 2023.
S’il veut ce guidon officiel, son concurrent Jorge Martin doit renverser la vapeur, après avoir obtenu cinq résultats blancs en sept courses. Les multiples chutes de l’Espagnol ont gâché son entame de championnat, et le Mugello apparaît comme sa dernière chance dans ce duel mercato qui l’oppose à Enea Bastianini. Il doit pour cela arriver en ayant réglé ses problèmes nerveux au bras droit, qui l’ont mené à terre au Mans.
Vraisemblablement dépossédé de sa Ducati officielle par l’un de ces deux hommes, Jack Miller se verrait bien leur jouer un tour en s’attirant la gloire du Grand Prix d’Italie, devant les tifosis. Un pied de nez aux dirigeants Ducatistes, et un moyen de renforcer sa position sur le marché des transferts – d’autres marques s’intéressent à lui. Il devra pour cela franchir un petit step en vitesse, lui dont le dernier succès remonte à mai 2021.
Et pourquoi pas, enfin, Johann Zarco. Le Français sort d’un Grand Prix national positif au Mans (5e), et roule toujours après sa première victoire en MotoGP. Il n’est pas le favori de la marque italienne, mais le passé a prouvé que cela ne l’avait pas empêché de déjouer les pronostics. Notamment ici-même, au Mugello, l’an dernier.