Attaqué de toutes parts par Honda, Michelin défend le choix fait au Grand Prix d’Indonésie de privilégier la sécurité à la performance. Et rejette les accusations de Pol Espargaro concernant la chute de Marc Marquez au warm-up.
« Le pneu arrière différent ne fonctionne pas avec notre moto et nous cause beaucoup de difficultés. (….) La moto n’a pas de grip à l’arrière, cela nous force à mettre beaucoup de pression sur l’avant et la gomme se détruit. (…) On va avoir du mal à rallier l’arrivée. (…) On a vu les Ducati souffrir pendant le test, et maintenant elles volent. Ce n’est pas juste. (…) Cette carcasse a résolu le problème chez certains, mais en a créé à d’autres. (…) Michelin a ruiné une moto qui n’est pas faite pour des pneus de 2018. »
Ainsi s’est exprimé Pol Espargaro lors du Grand Prix d’Indonésie. Pas à l’aise avec les pneumatiques apportés par Michelin, l’Espagnol a accusé le manufacturier français d’avoir pris « une mauvaise décision » en introduisant à Mandalika des gommes différentes de celles utilisées lors du test de pré-saison. Il n’est pas le seul pilote Honda à s’en être plaint, et le team-manager du HRC, Alberto Puig, l’a rejoint dans ses critiques.
Face à cette mise en cause, Michelin s’est défendu en revenant sur son choix. Après le test de pré-saison organisé du 11 au 13 février, l’entreprise française s’est rendue compte que les pneus utilisés à ce moment-là ne tiendraient pas la distance de la course – 27 tours – prévue le 20 mars. En cause : les températures extrêmement élevées de l’asphalte, qui pouvaient dépasser les 60 degrés.
Michelin a alors décidé de fournir une allocation différente, avec une carcasse utilisée en 2017 et 2018, pour faire face à ces situations. Cela ne signifie pas que les pneumatiques ont été créés il y a cinq ans. Ils ont de fait été produits après le test de pré-saison, a fait savoir Piero Taramasso, de chez Michelin, à Gpone. Les directeurs techniques et team-managers avaient été avisés de cela.
Certes, le pneumatique en question offrait moins de grip, mais une meilleure stabilité, défend le manufacturier français. Il plaide pour la sécurité avant la performance. Quant aux accusations de Pol Espargaro concernant la chute de Marc Marquez au warm-up, Michelin répond par la voix de Piero Taramasso : « Nous avons analysé les données de la chute et je peux écarter qu’elle était due aux pneus. »
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