Après une saison aux US, Loris Baz est depuis cette année l’un des nouveaux pilotes officiels BMW en championnat du monde Superbike. Une opportunité providentielle pour ce grand pilote, par la taille (1,92m) et par le talent, qui sera le troisième français engagé en WorldSBK, avec Lucas Mahias et Christophe Ponsson. Il fait le point avec GP-Inside à une grosse semaine du début des hostilités, au Motorland Aragon.
GP Inside : Pour quelles raisons as-tu accepté la proposition de BMW ?
Loris Baz : « Même si je suis parti aux États-Unis pour participer au championnat américain l’an passé, mon objectif a toujours été de rouler en mondial Superbike sur une moto compétitive. Je devais poursuivre aux US mais j’ai finalement eu cette opportunité d’avoir un contrat avec l’usine BMW sur une moto officielle, avec une bonne équipe, donc le choix s’est fait assez naturellement. En fait, ma seule hésitation a été affective vis-à-vis de l’équipe qui m’a si bien accueillie aux États-Unis, et que je considère comme une famille. Mais ils ont compris mon envie et m’ont même encouragé à accepter cette proposition, qui était la meilleure option pour moi. »
« Il y aura donc quatre motos BMW officielles engagées cette année dans deux teams différents, mais avec le même soutien de l’usine. D’ailleurs, nous partageons toutes nos informations, les débriefings sont communs entre les quatre pilotes (Baz, Laverty, Van der Mark et Redding, NDLR), les équipes et les ingénieurs. En ce qui me concerne, ça faisait longtemps que je n’avais pas eu un statut de pilote officiel, pour développer une moto et l’amener au meilleur niveau. Le faire avec une usine comme BMW qui veut vraiment gagner en se donnant les moyens d’y parvenir, c’est forcément intéressant. »
Que penses-tu de cette BMW M1000RR?
L.B : « Je pense que c’est la moto qui a le plus évolué en 2021 et j’espère qu’on va faire la même progression cette année pour s’approcher le plus possible de la victoire. Et à partir du moment où il y a une usine avec des moyens et l’envie d’y arriver, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. Il m’a fallu m’habituer à cette nouvelle machine mais j’ai la chance d’avoir roulé sur plusieurs motos différentes dans ma carrière et finalement, après quelques séances, j’ai commencé à vraiment me faire plaisir à son guidon, notamment au cours des tests de Misano. »
« Le train avant est clairement un atout, le nouveau moteur est très performant, ce qui était moins le cas l’an passé, et l’électronique a bien progressé. Maintenant on doit travailler pour avoir plus de grip à l’arrière, pour mieux faire passer la puissance en sortie de virage au moment où on redresse la moto. Le point sur lequel on a beaucoup bossé aussi, c’est le frein moteur. C’est un élément essentiel de la performance pour que la moto ralentisse idéalement à la décélération pour optimiser l’entrée en virage. C’est un compromis délicat à trouver mais c’est indispensable. »
« Pour l’instant, c’est difficile de se fixer des objectifs parce qu’on a essayé beaucoup de choses et on n’a pas encore pu véritablement se jauger par rapport à la concurrence, mais on ne va pas tarder à être fixés… J’ai vraiment hâte que ça commence, parce que les essais c’est important, mais ce que j’aime, c’est la course, j’ai ça dans le sang ! Je pense que le niveau du plateau a encore augmenté et nous avons une position d’outsiders. Le team vise de mettre ses deux pilotes dans le top-10 sur chaque épreuve mais je suis persuadé qu’après quelques courses, on pourra jouer aux avant-postes et aller chercher des podiums. C’est en tout cas mon objectif . »
As-tu regardé les deux premiers Grands Prix au Qatar et en Indonésie ?
L.B : « Bien sûr, je regarde tout, même les championnats nationaux ! Tout d’abord, je suis triste pour Marc Marquez qui ne mérite pas ce qui lui arrive. Je le connais depuis bientôt vingt ans, c’est un pilote exceptionnel mais c’est aussi une belle personne. Ensuite, ce début de saison est vraiment étonnant. Après les essais hivernaux, tout le monde prévoyait que Ducati allait écraser la concurrence et finalement on voit que tous les pilotes se tiennent, que tous les constructeurs sont compétitifs et c’est ce qui rend ce championnat franchement excitant, avec nos deux français qui ont bien commencé, c’est top. Et, pour finir, je pense qu’on devrait avoir la même homogénéité en Superbike donc on va se régaler ! »
Crédit photos : Matteo Cavadini