La saison 2022 de Marc Marquez va être mise entre parenthèses après le Grand Prix d’Italie. Le pilote Honda se fera opérer du bras droit début juin à la Clinica Mayo de Rochester, dans le Minnesota, pour ce qui sera sa cinquième intervention chirurgicale depuis novembre 2019. Il s’agit de la meilleure décision qu’il pouvait prendre, a-t-il expliqué au Mugello, lors de l’annonce. Voici pourquoi, synthétisé en quatre points.
Parce que les résultats ne sont pas ceux qu’ils souhaitent… et que cela ne va pas aller en s’arrangeant
Cinq courses disputées en 2022 – deux forfaits à Mandalika et Termas de Río Hondo – une seule première ligne, pas un podium, 54 points marqués, la neuvième place du championnat… « Mes résultats ne sont pas mauvais, mais ils ne sont pas ceux auxquels j’aspire », a résumé Marc Marquez au Mugello. Six fois champion du monde MotoGP en sept saisons, de 2013 à 2019, il n’est pas là pour se battre pour le top-10, ni même le top-5. Or, ces résultats sont en grande partie causés par les difficultés physiques posées par son bras droit.
Certes, cela ne l’a pas empêché de remporter trois Grands Prix en 2021, mais ce n’est pas assez. Et les éléments en sa possession indiquent que cela ne changera pas dans les prochains mois. « J’ai tout fait pour éviter cette opération », a-t-il assuré. Mais les limites posées par ses déboires physiques ne s’en iront pas sans intervention chirurgicale. En d’autres termes : Marc Marquez deviendrait un candidat au top-5 du championnat, au podium en course, mais plus au titre.
Parce qu’il souffre, tout simplement
« Je ne m’amuse pas, je souffre. Chaque week-end est un cauchemar. » Difficile de faire plus clair que ce qu’a fait l’octuple champion du monde en conférence de presse, samedi.
Parce qu’il n’a pas vraiment le choix
Serrer les dents, se battre pour des podiums selon les circuits, renoncer à la lutte pour le titre et briguer le statut de meilleur pilote Honda ? Même si Marc Marquez acceptait, arriverait un moment où il lui faudrait stopper pour d’autres pépins physiques en train de survenir. L’adaptation que demande sa blessure au bras droit est en effet en train d’endommager d’autres parties de son corps, avec lesquelles il force plus. Notamment l’épaule gauche, qu’il est en train de blesser. Soigner son bras droit, c’est donc aussi prévenir avant de devoir guérir encore plus de problèmes. Sans parler des potentielles chutes que pourraient entraîner ces nouvelles faiblesses.
Parce que continuer empiéterait sur 2023
Pourquoi se faire opérer maintenant et ne pas finir 2022 puis attendre la trêve hivernale ? D’une part, parce qu’il considère que la saison en cours est déjà perdue : comme écrit plus haut, il n’est pas là pour briguer le top-10, ni même le top-5, mais pour gagner. Mais l’intervention chirurgicale vise aussi à mieux préparer l’avenir, lui qui est sous contrat avec Honda jusqu’à fin 2024.
En repoussant l’intervention chirurgicale à novembre, Marc Marquez manquerait les essais de pré-saison 2023, peut-être même les premiers Grands Prix de l’année, et surtout le développement de la nouvelle Honda RC213V. Ce dernier point est essentiel et ne peut être négligé, au regard des difficultés actuellement rencontrées par les pilotes du HRC. D’où la nécessité de faire ça le plus tôt possible. Il décollera donc pour les États-Unis ce mardi 31 mai. Quand reviendra-t-il en piste ? Pas de réponse. « Ce sera long », a-t-il prévenu. Avant de promettre que son absence ne sera que provisoire.