Plusieurs Grands Prix, dont ceux organisés en Italie, ont connu une baisse d’affluence spectaculaire en 2022. Si l’absence de Valentino Rossi n’est pas la seule explication à cela, le départ de la légende italienne a des conséquences non-négligeables. ✪ Contenu Premium. (GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés ! Version 100 % sans pub, intégralité du contenu… Soutenez notre travail, rejoignez les membres Premium !).
[ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »3″ ihc_mb_template= »1″ ]
Il s’est toujours dit que la Dorna ferait tout pour retarder au maximum le départ à la retraite de Valentino Rossi, parce que le promoteur des Grands Prix avait besoin de lui pour « vendre » son produit, le championnat du monde MotoGP. L’Italien a dit stop fin 2021, à l’approche de ses 43 ans, après 26 années de compétition au niveau international. Des années durant lesquelles lui, pilote le plus populaire de tous les temps, a contribué à donner une dimension gigantesque à son sport, bien plus grande qu’à son arrivée.
S’il a toujours des engagements sur le mondial, notamment via son équipe, le Mooney VR46 Racing Team, Valentino Rossi ne se déplace plus que très peu sur les Grands Prix. Il a mis des hommes en place pour s’occuper de ses affaires, afin qu’il puisse se concentrer sur sa vie de famille, mais aussi sa carrière de pilote automobile. Il dispute en 2022 le GT World Challenge Europe, avec au programme des courses comme les 24 Heures de Spa-Francorchamps.
Les tribunes étant, depuis près de deux décennies, remplies de jaune en soutien au Docteur, la question des conséquences de son départ était légitime. Pas loin d’un an plus tard, des données commencent à être dans nos mains. À commencer par les ventes des entrées. Sur les épreuves italiennes, les chiffres sont catastrophiques.
Le Grand Prix d’Italie a enregistré l’une des plus faibles affluences de son histoire. Il n’y avait que 43 661 spectateurs au Mugello le dimanche, pour un total de 74 078 sur l’ensemble du week-end. La comparaison avec 2021 est impossible, en raison des restrictions liées à l’épidémie de Covid-19, et il faut donc se reporter aux éditions précédentes pour comprendre l’ampleur de la chute : 139 329 spectateurs en 2019, 150 129 en 2018, 164 418 en 2017…). Il fallait remonter au chiffre décevant – mais quand même supérieur – de 88 714 spectateurs, en 2012, pour être sous la barre des 100 000.
Cette baisse spectaculaire s’est confirmée au Misano World Circuit Marco Simoncelli, lors du récent Grand Prix de Saint-Marin, où 56 981 spectateurs ont été comptabilisés le dimanche, pour un total de 101 440 sur le week-end. Le plus mauvais bilan depuis 2014 (88 665 spectateurs) et, là-encore, loin derrière les éditions 2017 (158 263), 2018 (159 120) et 2019 (158 300).
Les épreuves italiennes ne sont pas les seules à avoir enregistré des baisses inquiétantes en termes d’entrées vendues. Ce fut aussi le cas, par exemple, au Grand Prix d’Espagne à Jerez (123 101), de Catalogne à Barcelone (114 574) et de Grande-Bretagne à Silverstone (100 400).
Plusieurs raisons peuvent l’expliquer. Il s’agit, d’une part, des conséquences des difficultés économiques liées à la hausse générale des prix (inflation), qui réduisent les budgets de chacun. Mais sont également soulignés les prix des entrées proposés sur ces événements, qui avoisinent parfois plus de 200 ou 300 euros . À l’inverse, le Grand Prix de France fait de nombreux efforts, avec un billet « Enceinte générale » à moins 80 euros et l’entrée gratuite pour les moins de 16 ans. Résultat garanti : 225 000 spectateurs sur l’ensemble du week-end au Mans, en mai dernier.
L’intérêt pour le championnat serait aussi moins important, en raison de l’absence de personnages qui transcendent le public, ainsi que de rivalités. Il faut ici comparer cela avec le pic atteint par la Formule 1 lors du duel entre Max Verstappen et Lewis Hamilton. Et, évidemment, le poids des absences. Celle de Marc Marquez, qui a manqué de nombreuses courses cette année, mais surtout de Valentino Rossi. Ce qui est reporté : moins de jaune en tribune, moins d’euphorie dans certaines travées, et surtout moins de spectateurs.
De l’autre côté des Alpes, la situation est d’autant plus préoccupante que l’hypothèse de la suppression de l’une des deux courses est sur la table, ce qui serait une première depuis 2006. Nos confrères de Speedweek avancent que le Grand Prix d’Italie, au Mugello, en Italie, est en danger. Le pays ne manque pourtant pas de briller en MotoGP, avec 9 victoires sur 14 côté pilotes cette année, sans parler du fait qu’il y a toujours au moins une moto italienne sur le podium depuis le Grand Prix de Styrie 2021, soit une série de 23 courses d’affilée.
Face à ce phénomène, le promoteur du championnat travaille à se réinventer et trouver des solutions. D’où la promotion d’un certain type de contenu sur les réseaux sociaux. D’où l’enquête lancée auprès des fans il y a quelques semaines pour recueillir des avis, connaître des goûts et établir des tendances, avant de procéder à des changements. D’où, aussi, l’organisation, à partir de 2023, de « sprints », que la Dorna lance dans le but de booster l’intérêt pour le mondial (plus de courses à suivre, de points distribués, de situations à mettre en avant, une manche dès le samedi…). L’avenir dira si ce choix était le bon.
[/ihc-hide-content]