« Je n’ai pas fait d’erreur… C’est comme ça », a souri Enea Bastianini quand on lui a parlé du dépassement de Francesco Bagnaia à Motegi. Pecco ne semblait pas avoir préparé d’attaque, et le pilote Gresini était anormalement lent. Contextualisation, déclarations et données pour y voir plus clair. ✪ Contenu Premium. GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés ! Version 100 % sans pub, intégralité du contenu… Soutenez notre travail, rejoignez les membres Premium !).
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Est-on en train de faire passer des consignes d’équipe chez Ducati ? La question agite le paddock depuis le Grand Prix de Saint-Marin, et les confrontations répétées entre Francesco Bagnaia et Enea Bastianini. Certaines rumeurs évoquent même la tenue d’une réunion sur le sujet à Motegi, ce week-end. La marque italienne affirme elle que Bestia est « libre de gagner », tant qu’il est prudent dans ses dépassements sur son compatriote.
Vainqueur au MotorLand Aragon pour 42 millièmes devant Francesco Bagnaia, Enea Bastianini lui a « pris » 5 points, importants au championnat puisque Pecco est arrivé à Motegi avec 10 points de retard sur le leader, Fabio Quartararo, quand l’écart aurait pu être de 5 points. Bestia avait lui 48 unités de retard sur le Français, alors que 125 restaient à distribuer. D’où les débats autour de la question des consignes d’équipe. Débats qui ont pris une autre ampleur après le Grand Prix du Japon, en raison de ce qu’il s’est passé.
Parti avec un pneu tendre à l’arrière, depuis la 15ème place de la grille, Enea Bastianini se retrouve rapidement dans la roue de Francesco Bagnaia, qualifié 12ème mais équipé d’un pneu dur qui devait mettre plus de temps à être performant. Comme à Misano et en Aragon, les deux hommes sont à la bagarre dès les premiers kilomètres à Motegi. Mais il ne s’agit plus là de la victoire, sinon de ce qui est alors la 10ème place.
Après une première tentative mise en échec, Enea Bastianini double Francesco Bagnaia au 9ème tour, puis prend quelques distances avec lui. Mais son pneu tendre a du mal à tenir la distance, et Pecco revient à l’approche du drapeau à damiers. Jusqu’à ce qu’il ne repasse devant à la fin du 20ème tour, le dépossédant de ce qui est désormais la 9ème place.
Le dépassement interroge, car il a lieu sur l’angle et à l’entrée de la dernière chicane du circuit. Un endroit ou on ne voit que très rarement de telles manœuvres, car les pilotes y arrivent très vite. Ce qui, à ce moment-là, n’est pas le cas d’Enea Bastianini. Ce tour là, Enea Bastianini boucle le quatrième secteur en 28.954, soit son pire chrono de toute la course (excepté au premier tour). Il a été 4 dixièmes plus rapide au tour précédent, et sera 4 dixièmes plus rapide au tour suivant. Derrière, Francesco Bagnaia n’a lui pas préparé d’attaque ; il passe « naturellement », comme si la voie était ouverte.
Il aurait donc commis une erreur ? Le pilote Gresini ne peut s’empêcher de sourire quand la question lui est posée après la course. « Non, je n’ai pas fait pas d’erreur… C’est comme ça. » Lui a-t-on ordonné de céder le pas face à Francesco Bagnaia ? « Je n’ai pas reçu de message. Peut-être qu’il y avait un plan, mais je n’ai rien reçu », répond-il.
Quelques minutes plus tôt, un autre pilote équipé d’une Ducati, Marco Bezzecchi, avouait s’être montré prudent quand il a roulé derrière Francesco Bagnaia. « Je me suis retrouvé derrière Pecco et je n’ai pas eu envie de créer un désastre », a reconnu l’Italien, resté dans la fourchette de la demi-seconde d’écart du 9ème au 16ème tour. Avant de préciser : « C’était mon choix. »
Enea Bastianini ne répliquera pas face à Francesco Bagnaia, mais lui prendra finalement sa 9ème place après la chute du pilote officiel Ducati dans le dernier tour. Cela lui permet de revenir à 31 points de son compatriote, et futur coéquipier, au championnat. Le leader du mondial, Fabio Quartararo, est lui désormais à 49 points.
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