Furygan, équipementier français créé à Nimes en 1969, nous a ouvert ses portes pour montrer la place que tient la compétition dans sa production. Une visite instructive qui permet de comprendre les contraintes et la complexité de la fabrication d’une combinaison, utilisée par des pilotes MotoGP comme Johann Zarco, et tant d’autres anonymes sur nos circuits ou sur la route. David Robert, responsable marketing, communication et sponsoring, vous en dit plus dans cette première partie de notre reportage.
GP-Inside : Quelle part du budget marketing est consacrée à la compétition ?
David Robert : « La compétition représente quasiment 50% de mon budget et, en interne, 12 personnes sur un effectif de 56 employés sont concernées par nos différentes actions. Depuis une bonne dizaine d’années, nous avons sensiblement augmenté notre investissement en compétition, notamment pour faire partie des cinq équipementiers engagés en MotoGP. »
« Notre présence au plus haut niveau de la compétition a nécessité des investissements conséquents, mais c’est un choix stratégique dont on se félicite aujourd’hui, et nos chiffres le prouvent. Historiquement, on a toujours équipé des pilotes dans plusieurs championnats, c’est dans notre ADN et c’est important pour faire évoluer nos produits. Ensuite, ce sont les aventures humaines qui nous ont amenées au plus haut niveau, notamment grâce à notre relation avec Johann Zarco en 2010. »
« La présence de Furygan parmi l’élite mondiale génère un réel impact de notoriété et de crédibilité, avec un rayonnement international, qui se vérifie dans nos chiffres de vente. Notre démarche consiste à montrer que nos produits participent à la performance et garantissent la sécurité des utilisateurs. C’est difficile de calculer avec précision l’incidence des performances de Zarco sur nos ventes, mais on constate qu’on a fait une excellente année 2021 au moment où il a réalisé une magnifique saison ; j’imagine donc qu’il y a une relation de cause à effet. Sans oublier la pertinence de nos collections, la performance de nos commerciaux sur le terrain, une conjoncture favorable… Bref, c’est un ensemble de paramètres dont il faut tenir compte. C’est également un facteur de cohésion en interne. Chaque salarié est fier de voir nos produits briller au plus haut niveau. »
Quelles sont les différences entre la combinaison de Zarco et celles de vos clients ?
D.R : « Comme pour les motos, l’expérience de la compétition sert de laboratoire grandeur nature ; il y a donc très peu de différences. On valide des évolutions en course puis on les applique à la série. La nouvelle combinaison qui sort cette année a été enrichie d’éléments testés depuis deux ans en GP, comme des constructions de genoux ou de coudes qui offrent une meilleure mobilité grâce à des articulations spécifiques. Suivant le type d’évolution, il faut compter entre six mois et deux ans pour la retrouver sur la série. Par exemple, le gant sur lequel nous travaillons actuellement nécessitera 18 mois de validation avant d’être commercialisé. »
« Donc pour répondre à ta question, il n’y a pas de différences entre la combinaison de Johann et celles de nos clients, il y a juste un décalage de temps pour s’assurer que les modifications sont pertinentes et performantes. Les seules éventuelles différences concernent le confort et l’ajustement. Zarco ne porte sa combinaison que sur sa moto, alors qu’un client doit pouvoir la porter toute la journée. »
Quelles seront les évolutions de la combinaison du futur ?
D.R : « La dernière révolution, c’est l’intégration de l’airbag dans les combinaisons, et je pense que les prochaines évolutions concerneront le fitting (NDR : ajustement) et l’aérodynamisme, notamment pour les petites cylindrées. On travaille par exemple en soufflerie pour que la combinaison ne perturbe pas la performance, et même l’améliore. Les flux d’air, les turbulences, chaque pli de nos équipements est soigneusement étudié pour optimiser le résultat. »
« Dans l’idéal, une combinaison doit épouser au mieux le corps du pilote, en lui laissant une liberté de mouvement et un confort qui favorise sa performance. Regarde une combinaison de skieur de kilomètre lancé, c’est comme une deuxième peau mais lui ne bouge pas pendant son exercice, alors qu’un pilote moto est en mouvement permanent. Il faut donc trouver le compromis entre les deux, et c’est là qu’est toute la difficulté. »
La suite demain, jeudi, en compagnie d’Adrien Chareyre, responsable compétition chez Furygan.
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