La pré-saison 2022 terminée, GP-Inside dresse le bilan de chacun des six constructeurs du mondial MotoGP avant le coup d’envoi du prochain championnat. Au tour d’Aprilia, qui a besoin d’avoir ses pilotes devant pour faire entrer son projet dans une nouvelle dimension. ✪ Contenu Premium. GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés. Infos, interviews, analyses, concours […] Soutenez notre travail, abonnez-vous et vivez la saison 2022 au cœur du MotoGP ! Devenir Premium
Après Honda (2002), Yamaha (2002), Ducati (2003), Suzuki (2007) et KTM (2020), Aprilia a l’ambition de devenir cette année le sixième constructeur à s’imposer dans l’ère du MotoGP. La firme de Noale mise pour cela sur un duo 100 % espagnol composé d’Aleix Espargaro, homme d’expérience de la marque – il aborde sa sixième saison sur la machine italienne –, et de Maverick Viñales, recruté l’été dernier et déjà neuf fois vainqueur en catégorie reine.
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Elle mise, aussi, sur une RS-GP sur laquelle tout a été repensé. « L’aérodynamisme s’est amélioré, le moteur est plus puissant, nous avons gagné à la fois en accélération et dans les virages. Je ne parlerais pas de révolution de la moto, mais chaque aspect a été amélioré. Le pas en avant est là et il se ressent », a félicité Aleix Espargaro à l’issue des essais de pré-saison.
Cette pré-saison, Aprilia en a été l’un des acteurs principaux, avec de bons résultats obtenus à Sepang (2e/5e) et Mandalika (4e/8e). La possibilité de participer à un test supplémentaire, le shakedown de Sepang, grâce aux concessions attribuées à la marque, a bien aidé les deux espagnols en amont de ces tests. L’importance de ces roulages dans les performances qui ont suivi ? Ça compte, oui. Et cela amène logiquement à émettre un « Oui mais… » sur ces essais hivernaux.
Habitué à briller sur les tests, Maverick Viñales ne dit pas autre chose quand il estime qu’il ne pourra « avoir les idées plus claires qu’après les premières courses ». L’Aprilia RS-GP semble avoir gagné en compétitivité, mais cela reste à confirmer en situation de Grand Prix, quand tout le monde poussera ses curseurs au maximum. Rendez-vous donc au Qatar, le week-end du 6 mars. Et si ça ne le fait pas là-bas ? « Cela signifiera simplement qu’il faut travailler encore plus dur. »
Le champion du monde Moto3 2013 rêve d’une victoire, qui ferait de lui le premier pilote de l’histoire à gagner en MotoGP avec trois marques différentes – Suzuki et Yamaha étant les deux précédentes. Mais plus que cela, il a besoin de trouver un équilibre en piste pour ne pas retomber dans ses travers psychologiques. « Je souhaite avoir une moto qui peut donner le meilleur sur chaque circuit. Aussi parce que bien faire sur une course et être mauvais lors de la suivante a un impact négatif sur moi en tant que pilote », a-t-il reconnu à Mandalika. L’épisode Yamaha, qui s’est terminé par un divorce, ne doit pas se répéter.
Pour Aleix Espargaro, la saison précédente fut la meilleure depuis son arrivée chez Aprilia – 1 podium, 120 points marqués, la 8e place du championnat. L’objectif est fixé : faire encore mieux en 2022. « En étant réaliste, nous pouvons franchir le cap des 200 points, avance-t-il, alors que le calendrier comportera trois Grands Prix de plus. Gagner ne sera pas facile mais améliorer (nos résultats) est un objectif réalisable. »
Si chaque saison est importante, celle qui se prépare est capitale pour Aprilia. Les sept campagnes précédentes ont toutes été réalisées en collaboration avec la structure Gresini Racing. 2022 sera sa première en tant qu’équipe d’usine depuis son retour en MotoGP, en 2015.
Il s’agit surtout de la première saison complète de Maverick Viñales, le top-pilote que la firme de Noale espérait depuis de nombreuses années. Champion du monde Moto3 en 2013, deux fois troisième du championnat en MotoGP (2017, 2019), vainqueur de neuf Grands Prix en catégorie reine : jamais l’Aprilia RS-GP n’avait eu un tel palmarès à son guidon en course.
Pourquoi ne pas avoir eu de top-pilote plus tôt ? Parce que les résultats n’étaient pas assez bons pour les attirer. D’où l’importance de la réussite de Maverick Viñales : si l’Espagnol prouve que la RS-GP peut gagner, Aprilia arrêtera d’essuyer des refus et entrera dans un cercle vertueux. Plus la moto sera devant, plus elle sera propice à attirer des pilotes capables de la mettre devant. Et ainsi de suite jusqu’à la lutte pour le titre.
Le même schéma de pensée vaut pour les équipes. Le constructeur italien souhaitait disposer d’un team satellite en 2022, mais n’a pas réussi à convaincre Gresini, ni la VR46. Là encore, cercle vertueux : plus les résultats seront bons, plus les teams se laisseront convaincre. Aprilia pourra alors doubler son nombre de machines sur la grille, accélérer le développement de la RS-GP… Et devenir, un jour, l’une des grandes références du plateau.
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