Yamaha voulait prolonger avec l’équipe RNF, mais celle-ci a dit stop. Les raisons sont économiques, mais correspondent aussi au résultat du traitement réservé par le constructeur japonais aux hommes de Razlan Razali. ✪ Article réservé aux membres Premium. Soutenez notre travail, abonnez-vous et faites vivre GP-Inside !
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La nouvelle est tombée durant la première matinée du Grand Prix d’Italie : le WithU Yamaha RNF MotoGP Team n’existera plus en 2023. Son patron, Razlan Razali, a signé avec Aprilia, et alignera deux RS-GP lors des deux prochaines saisons, avec possibilité de prolonger jusqu’en 2026. Une décision qui a pu surprendre par le timing de l’annonce, car on ne s’attendait pas à la recevoir si tôt. Elle était en revanche prévisible pour plusieurs raisons. GP-Inside les décline en trois points.
Les résultats. La lecture du classement actuel du championnat suffit à mettre en lumière les difficultés rencontrées par les pilotes RNF. Andrea Dovizioso signe le pire début de saison de sa longue carrière, qui se dirige vers une fin en 2022 – il a marqué 8 points marqués en sept courses. Darryn Binder a lui du mal a trouver sa place sur la grille, bien que cela soit plus « pardonnable » du fait de son statut de rookie. Il n’a terminé qu’une fois dans le top-15 à Mandalika (10e), mais sur le mouillé.
La compétitivité de la Yamaha YZR-M1, moto avec laquelle seul Fabio Quartararo parvient à briller, est mise en question. Les performances réalisées par l’Aprilia RS-GP commencent elles à faire l’unanimité dans le paddock. Vainqueur du Grand Prix d’Argentine, monté sur quatre podiums et actuel deuxième du championnat, Aleix Espargaro l’a assuré à GP-Inside, ce vendredi : « Sans mes résultats, Razlan aurait continué avec Yamaha. »
L’argent. Le sport moto coûte cher, très cher, et le WithU Yamaha RNF MotoGP Team est dans une situation économique délicate. La simple sélection de ses pilotes, Andrea Dovizioso et Darryn Binder, correspond en partie à des choix motivés par la présence de sponsors qui amènent de quoi financer sa présence dans le championnat. Or, être avec Aprilia reviendra moins cher au team RNF que continuer avec Yamaha. Un élément à ne pas négliger. Encore moins par les temps qui courent, à une époque où l’inflation entame des budgets déjà affaiblis par les conséquences de la crise du Covid-19.
Le traitement réservé par Yamaha. Quatre ans après avoir perdu Tech3, Yamaha se retrouve à nouveau lâchée par son team satellite, et ce n’est pas un hasard, nous ont fait savoir des sources proches du dossier. Razlan Razali avait déjà indiqué qu’il souhaitait que Yamaha le traite comme un partenaire, et non pas comme un client. Il rêvait d’une véritable connexion entre l’usine et son équipe, à l’image de ce que Ducati fait avec Pramac Racing – un team junior qui sert de tremplin à l’équipe officielle, la livraison des motos les plus récentes, la présence d’ingénieurs dans le box (etc.). Ce traitement, il devrait en bénéficier chez Aprilia.
Quelques récentes décisions illustrent ces divergences. Le fait que Yamaha ait imposé à l’ex-Petronas Yamaha Sepang Racing Team de prendre Valentino Rossi dans ses rangs en 2021, par exemple. Mais aussi la signature de seulement une année de contrat pour RNF avec Yamaha, quand la plupart des teams satellites reçoivent des offres de deux ou trois saisons. Le constructeur japonais souhaitait attendre avant de s’avancer plus dans l’avenir. Il va finalement perdre 50 % de ses effectifs, et n’aura que deux machines sur la grille en 2023. Du jamais vu dans l’ère du MotoGP.
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