
Enea Bastianini s’est battu avec Francesco Bagnaia à Misano, au MotorLand Aragon et à Motegi. Pecco a beau être le pilote Ducati le mieux placé au championnat, Bestia a aussi des cartes à jouer en cette fin de saison, et des raisons de s’accrocher dans la dernière ligne droite. Il n’est pas aussi conciliant que les autres pilotes de la marque italienne. Voici pourquoi en cinq points.
Parce que ce n’est pas encore terminé pour le titre. Les dirigeants de Ducati le soulignaient au MotorLand Aragon : oui, Francesco Bagnaia est le pilote de la marque le mieux placé, mais Enea Bastianini est encore mathématiquement dans la course. Son retard sur Fabio Quartararo est important, de l’ordre de 49 points quand il en reste 100 à distribuer. Mais une victoire de l’Italien combinée à un abandon du Français, comme c’est arrivé en Aragon, et cet écart descend à 24 unités. Et là, ce n’est plus la même histoire.
Parce qu’il a du monde derrière lui. Enea Bastianini étant proche du podium du mondial, il est normal de regarder devant lui. Mais il faut aussi se retourner et voir que derrière, plusieurs pilotes menacent sa quatrième place. L’Australien Jack Miller est revenu à 11 points après sa victoire à Motegi ; Brad Binder, deuxième ce jour-là, à 22 points. Sixième du classement général, Johann Zarco est à 32 points. La position du Français est d’autant plus importante que les deux hommes se disputent le titre de meilleur pilote satellite.
Parce que le bras de fer a déjà commencé. Francesco Bagnaia et Enea Bastianini s’entendent bien mais ne sont pas les meilleurs amis du monde. Ils luttent aujourd’hui pour la place de meilleur pilote italien, de meilleur pilote Ducati et de meilleure pilote du monde, et seront l’an prochain coéquipiers dans l’équipe officielle de la marque. Or, « ton coéquipier est le premier pilote que tu dois battre », nous disait récemment un ex-pilote MotoGP. Le match entre les deux hommes a déjà commencé, et Bestia se verrait bien prendre l’ascendant. Il a repris 12 unités à Pecco lors des deux dernières courses, et n’en a plus que 31 de retard.
Parce qu’il y a un gros bonus en jeu. Les derniers échos du paddock de Buriram font état de l’existence d’un bonus, pacté voilà longtemps, promis par Ducati à Enea Bastianini en cas de podium du championnat. Nous avons pu obtenir confirmation de cela, avec une somme évoquée de 500 000 euros. La troisième place est distante de seulement 24 points puisque l’Italien revient sur Aleix Espargaro – il lui a repris 26 points en trois courses.
Parce que c’est un compétiteur. Tout simplement. L’Italien n’est pas surnommé Bestia – la bête –, et n’a pas des dents de piranhas sur son casque, par hasard. Champion du monde Moto2 2020, vainqueur de trois courses en MotoGP, le pilote Gresini porte la gagne en lui et n’est pas du genre à se contenter des places d’honneur, comme il l’a prouvé à de nombreuses reprises.
« Je n’ai pas fait d’erreur… » Bastianini a-t-il laissé passer Bagnaia ?