Pour le pilote d’essai Yamaha Cal Crutchlow, le problème ne vient pas de la puissance de la M1 mais de la capacité à bien l’utiliser à la sortie des virages.
Rares sont les moments où nous pouvons croiser Cal Crutchlow dans le paddock MotoGP. Le Britannique y était au Japon puisqu’il a participé au Grand Prix pour Yamaha, dont il est le pilote d’essai depuis 2021. Il travaille à développer une M1 dont la dernière victoire remonte à juin 2022, et qui n’est montée que deux fois sur le podium cette année. Pas le meilleur des moments de son histoire, donc.
À Motegi, Crutchlow a pu livrer son point de vue concernant les problèmes rencontrés par la moto. Il y a le package aérodynamique, qu’il juge peu efficace. Et le moteur, souvent décrié ? Aussi, mais pas comme on pourrait le croire. Plutôt que de parler d’un manque de puissance, le Britannique évoque un « caractère » trop agressif, pas assez doux, pour utiliser les chevaux de la Yamaha comme il le faudrait. Explications techniques :
« Nous n’avons pas besoin de plus de puissance. Nous avons besoin d’un moteur plus doux. Toutes les motos ont 300 chevaux. Mais à la sortie d’un virage, vous n’utilisez pas 300 chevaux, sinon 200. Si vous voulez plus de puissance, vous pouvez l’augmenter, mais vous ne sortirez pas aussi bien du virage. Nous n’avons pas besoin de plus de puissance. Croyez-moi, je sais ce que font les autres constructeurs. Je sais combien de Newton-mètres ils utilisent à la sortie des virages. Nous en utilisons bien plus et le moteur n’est pas doux. »
« Regardez l’accélération de la moto de 2019. À la fin de la ligne droite, la moto sera plus rapide parce qu’elle est sortie du virage bien plus vite. Là, nous glissons. Ça peut être réglé avec de l’électronique, mais ensuite vous glissez plus, ça passe entre les mains du traction control et vous terminez plus lentement. Cela doit venir du caractère du moteur. Nous avons assez de puissance pour le moment. Nous pouvons en avoir plus, mais je pense que nous en avons assez. (Le problème) est que nous ne sortons pas bien du virage. »
« J’avais déjà testé le moteur l’année dernière et dit aux ingénieurs que cela créerait un problème. Nous sommes maintenant face au problème. »