Fabio Quartararo est monté sur sa Yamaha 46 secondes après le coup d’envoi de la Q2 à Sepang, puis a passé 80 secondes dans son box entre son premier et son deuxième run. Un temps plus long que celui de ses adversaires, qui l’a pénalisé en l’empêchant d’effectuer un deuxième tour rapide en fin de session. Données, calculs et comparaisons de la rédaction pour y voir plus clair. ✪ Contenu Premium. Version sans pub, intégralité du site… GP-Inside ne survivrait pas sans ses abonnés. Soutenez notre travail, rejoignez nos membres Premium !
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Fabio Quartararo a connu en Malaisie sa moins bonne qualification de la saison. Il se présente sur le douzième rang de la grille de départ, dimanche, une première depuis le Grand Prix d’Émilie-Romagne 2021, où il était parti quinzième un an plus tôt.
Auteur d’un 1’59.215 dans son premier run, le Français n’a pas pu améliorer dans le second. Il était parti pour faire mieux et descendre en 1’58 haut (1’58.7/1’58.8) dans son dernier tour, avant qu’une erreur dans le troisième secteur ne mette fin à ses chances. D’où cette dernière place de la Q2, et cette contre-performance en qualification.
Deux problèmes majeurs ont été observés pour El Diablo ce samedi. Le premier : la collaboration avec son coéquipier Franco Morbidelli qui n’a pas fonctionné. Lancé devant Fabio Quartararo, l’Italien était censé lui servir de lièvre et lui permettre de bénéficier d’une aspiration, lui offrant ainsi de précieux dixièmes dans les deux longues lignes droites du circuit. Mais il s’est trouvé quelques mètres trop loin du Français en piste, et a même ensuite roulé plus vite, ce qui a empêché tout coup de pouce.
Le second : le manque de temps dans son deuxième run. Le champion du monde MotoGP 2021 n’a en effet eu droit qu’à une tentative, avortée en raison d’une erreur, au lieu des deux – voire trois dans certains cas – que peuvent généralement s’offrir les pilotes. Le drapeau à damiers été sorti dix secondes avant son passage sur la ligne. Et cela n’est pas dû à un hasard, sinon à un coup apparemment manqué dans les stands. C’est en tout cas ce qui apparaît après notre analyse.
Un timing trop serré :
La séance Q2 dure 15 minutes. Il en restait 14’14 (14 minutes et 14 secondes) quand Fabio Quartararo monte sur sa M1 pour réaliser son premier run. Certes, Yamaha a établi une stratégie en décalé par rapport aux autres, et fait partir ses deux pilotes officiels ensemble. Il n’est par ailleurs pas rare de voir le Niçois s’élancer un peu après ses rivaux pour avoir le champ libre. Mais dans ce cas précis, cela pose problème.
Sepang est l’un des circuits les plus longs du calendrier, puisqu’il faut 1’58/1’59 pour faire un tour rapide. Ce sont 30 secondes de plus qu’à Phillip Island, la semaine passée (1’27/1’28). Cela signifie que sur l’ensemble de la qualification, les pilotes disposent de un à deux tours rapides de moins. Il faut donc maximiser ses chances en perdant le moins de temps possible. Ce qu’a par exemple fait Francesco Bagnaia ce samedi : il est parti au déclenchement du compteur, donc 46 secondes avant Fabio Quartararo. Mais ce n’est pas tout.
Le Français retourne à son box à 5’33 du drapeau à damiers, soit 8 minutes et 41 secondes après l’avoir quitté. La durée de ce premier run est tout à fait normale, et quasi-égale à celle de Francesco Bagnaia – nous continuons sur cet exemple, puisqu’il s’agit du leader du mondial et de l’adversaire direct de Fabio Quartararo –, qui a mis pied à terre à 6’19 de la fin. Sauf que le pilote Ducati repart pour son deuxième run alors qu’il reste 5’38. Son arrêt a duré 41 secondes. Celui de Fabio Quartararo dure 1 minute 20, car il reste 4’13 quand le Français remonte sur sa Yamaha. Il y a là 39 secondes de différence entre les deux hommes.
Ces 4’13 laissent une marge de manœuvre étroite, car il faut encore faire le tour de sortie, évidemment plus lent qu’un tour normale puisqu’il y a la sortie des stands, la montée en température des pneus et les éventuels écarts pour ne pas gêner les pilotes qui arrivent déjà lancés. Il ne reste donc plus que 1 minute et 50 secondes à Fabio Quartararo quand il passe la ligne pour entamer son time attack, moment où on chasse le chrono. 1 minute et 50 secondes, sur un circuit où il roule en 1’58/1’59 : il n’a donc qu’une seule opportunité, qui sera manquée à cause d’une erreur. Et comme il n’a aucune réserve de temps, il n’y aura pas de deuxième chance.
« Le tour d’après aurait sans doute été plus rapide », pestait-il lors de son point presse, conscient qu’il y avait là mieux à faire que de terminer douzième. Cela ne s’est joué à rien. Arriver 10 secondes plus tôt aurait permis au Niçois de bénéficier de cette dernière tentative. Dix secondes perdues au coup d’envoi (il monte sur sa moto 44 secondes après déclenchement de l’horloge), ainsi que dans le temps passé aux stands entre son premier et son second run (80 secondes, soit 39 secondes de plus que Francesco Bagnaia).
Qui dit qualification manquée ne dit pas forcément course ratée. Alex Rins, qui vient de gagner à Phillip Island en partant dixième, peut vous en parler. Mais cela complique les affaires de Fabio Quartararo, pour qui partir devant est crucial en raison de ses difficultés à doubler, liées au déficit de puissance de sa Yamaha. Et le tracé de Sepang, où deux longues lignes droites font la part belle aux moteurs, ne va pas l’aider.
« En partant douzième, il n’y a pas de stratégie. Il faut tout donner et on verra. Je veux me faire plaisir », a-t-il fait savoir samedi après-midi. Il lui faut céder moins de 11 points à Francesco Bagnaia, neuvième sur la grille après être tombé dans son dernier tour, pour conserver une chance d’être titré.
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